Le conjoint de l’employée de Revenu Québec suspendu
Soupçonné de fuite de données, il oeuvre au ministère de la Santé
QUÉBEC | L’employé au ministère de la Santé et des Services sociaux arrêté dans le cadre de la fuite de données chez Revenu Québec a été suspendu avec salaire par son employeur le temps que l’enquête soit complétée.
« Effectivement, l’un de nos employés fait l’objet d’une enquête de la Sûreté du Québec (SQ). Il a été relevé de ses fonctions dès que nous avons eu l’information », confirme au Journal la responsable des relations avec les médias, Marie-Claude Lacasse.
Selon son profil LinkedIn, Nestor Raul Rocha Medrano est un spécialiste en informatique. Il travaillerait pour le gouvernement depuis 2015 comme « conseiller au soutien aux utilisateurs de niveau I », peut-on lire.
Lui et sa conjointe, Sandra Fajardo, sont soupçonnés d’être liés à la fuite de renseignements personnels qui a touché
23 000 employés chez Revenu Québec.
PERQUISITION
La résidence du couple a été perquisitionnée durant de longues heures la semaine dernière, à Québec. Ils ont été arrêtés, mais aucune accusation n’a été déposée.
La porte-parole du ministère de la Santé précise qu’après avoir réalisé des vérifications à l’interne, aucune information sensible n’aurait été compromise dans son organisation en lien avec cet incident.
Elle affirme que la direction est prête à collaborer avec la SQ, mais elle n’était pas en mesure de dire si l’enquête s’étendait aussi à son ministère.
« Pour ne pas nuire au travail des enquêteurs, nous ne pouvons pas fournir plus d’information », répond-elle.
Du côté de la SQ, on refuse également de dire si l’enquête qui se poursuit touche le ministère de la Santé.
UNE ERREUR ?
La semaine dernière, lorsque Le Journal a rencontré le couple à son domicile, Nestor Raul Rocha Medrano avait laissé entendre qu’il ne savait pas ce qu’il s’était passé dans le dossier de Revenu Québec. Il avait souligné qu’il était en train de faire des vérifications avec son épouse.
Quant à Sandra Fajardo, qui travaille pour le fisc, elle n’avait pas voulu émettre de commentaires, laissant toutefois planer la possibilité qu’il puisse s’agir « d’une erreur ».
Selon des informations du Journal, l’employée soupçonnée d’avoir transféré des données personnelles de travailleurs de l’agence, comme des noms, des prénoms et des numéros d’assurance sociale à l’extérieur de son lieu de travail, avait attiré l’attention des enquêteurs interne au ministère il y a un an.
Elle aurait envoyé à son adresse courriel personnelle et à celle de son conjoint une quinzaine de courriels contenant des fichiers avec des informations personnelles. Elle affirmait avoir eu l’autorisation de son supérieur.
Rien n’indique pour le moment que Sandra Fajardo ou son conjoint auraient eu une intention criminelle.