Bénévole en prison pour pornographie juvénile
Il oeuvrait auprès de la Fondation Cédrika-Provencher
SHAWINIGAN | Un ancien bénévole de la Fondation Cédrika-Provencher a été condamné hier à six mois de prison pour possession de pornographie juvénile.
Claude Richard, 69 ans, a plaidé coupable en septembre d’avoir eu en sa possession quelques saisies d’écran sur lesquelles apparaissaient des images de pornographie juvénile, ainsi qu’un poème sur ce thème.
Son arrestation avait fait grand bruit, car l’homme a amassé des fonds pour la Fondation Cédrika-Provencher de mars à décembre 2015, avant la période où les infractions ont été commises.
Ses fonctions, toutefois, ne le mettaient pas en contact avec des enfants.
« Il n’y a pas eu de loup dans la bergerie », avait déclaré le grand-père de la fillette disparue en 2007, Henri Provencher, réagissant à l’arrestation.
Lors de sa reconnaissance de culpabilité, Richard avait tenté de minimiser sa responsabilité en expliquant au juge David Bouchard qu’il conservait ces images pour tenter de coincer un pédophile.
Il n’avait cependant jamais contacté la police pour dénoncer l’individu qu’il disait soupçonner.
Il a par ailleurs été épinglé après avoir envoyé les images à partir d’un faux compte Facebook qu’il s’était créé. Facebook avait relayé l’information à la police, qui a pu remonter jusqu’à lui.
Richard a néanmoins reconnu sa culpabilité, car la possession de pornographie juvénile est criminelle, peu importe l’intention du fautif.
Le juge Bouchard n’a d’ailleurs pas eu à se prononcer pour faire savoir s’il croyait ou non à la version de l’accusé.
Le magistrat s’est rangé derrière la suggestion commune des avocats, qui était d’imposer la peine minimale de six mois d’emprisonnement.
« Les enfants, il faut les protéger », a-t-il déclaré avant que l’accusé soit mis en détention.
Le procureur de la Couronne, Michel Bérubé, estime que la peine, bien que minimale, est « sérieuse », d’autant que finalement, l’homme a été condamné pour cinq saisies d’écran et un poème.
« On ne peut pas considérer de la même façon un individu qui a des milliers de fichiers et un individu qui en a cinq », a-t-il dit après le prononcé de la peine.
Il a tout de même rappelé la gravité de l’infraction.
« C’est difficile d’imaginer des images plus choquantes », a soutenu Me Bérubé.