Le gouvernement Legault jette les bases pour son test des valeurs
Le projet de loi impose des conditions pour obtenir la résidence permanente
QUÉBEC | Le gouvernement Legault devra demander à Ottawa le pouvoir de décréter les conditions liées à la résidence permanente des nouveaux arrivants, notamment pour imposer les tests de français et des valeurs québécoises.
« J’ai été transparent dès le départ avec mon collègue [le ministre fédéral des Affaires intergouvernementales] Dominic LeBlanc à l’effet que nous souhaitions très certainement faire en sorte qu’on ait un outil pour que les personnes immigrantes puissent être évaluées au niveau de la francisation et au niveau de la connaissance des valeurs québécoises », a affirmé le ministre de l’Immigration, Simon Jolin-Barrette, hier.
TEST DES VALEURS
Il venait tout juste de déposer le projet de loi 9 qui permettra à Québec d’« imposer des conditions qui affectent la résidence permanente » conférée en vertu de la Loi fédérale sur l’immigration.
« Ce qu’on fait avec le projet de loi n° 9, c’est qu’on se donne la première assise légale pour réaliser le plan en matière d’immigration du Québec », a expliqué le ministre Jolin-Barrette. Le gouvernement Legault pourra ainsi mieux arrimer les travailleurs qualifiés avec les besoins des entreprises. Ensuite, cette nouvelle compétence permettra de mettre en place « une évaluation de français, une évaluation de connaissance des valeurs québécoises ».
18 000 DOSSIERS AUX POUBELLES
Ottawa devra toutefois accepter de céder ce pouvoir, ce qu’il pourrait faire par règlement, selon le ministre.
« On va avoir des discussions », a dit Simon Jolin-Barrette.
Du même souffle, la pièce législative annule les 18 000 dossiers en attente qui s’étaient accumulés dans le cadre du Programme régulier des travailleurs qualifiés. Certains demandeurs attendaient depuis 2005. La mesure coûtera environ 19 millions $ pour rembourser les frais des demandeurs.
Les candidats à l’immigration toujours intéressés devront donc reprendre le processus. « On invite les gens qui veulent venir au Québec à appliquer dans le système de déclaration d’intérêt qui n’avait pas vraiment été utilisé à ce jour », dit Simon Jolin-Barrette.