Trump savoure la signature du nouveau traité de libre-échange
Trudeau estime que l’accord va remédier à la menace d’une instabilité économique
BUENOS AIRES, Argentine | (AFP) Après d’âpres négociations, les États-Unis, le Mexique et le Canada ont signé officiellement un nouveau traité de libre-échange, une victoire pour Donald Trump qui avait fait voler en éclats un précédent accord en vigueur depuis plus de 20 ans.
« C’est un modèle d’accord de libreéchange qui va changer le paysage commercial pour toujours », s’est félicité le président américain, présent à Buenos Aires aux côtés de ses homologues mexicain et canadien, pour cette cérémonie juste avant le début officiel du sommet du G20.
Bien moins enjoué, le premier ministre canadien Justin Trudeau a estimé que le nouvel Accord États-Unis, Mexique et Canada (AEUMC) allait remédier à la menace « d’une sévère instabilité économique » qui « aurait été beaucoup plus dommageable ».
TAXES DOUANIÈRES
Tout en soulignant le caractère « historique » de ce texte, Justin Trudeau en a profité pour faire passer un message à Donald Trump à propos des taxes douanières imposées par les États-Unis sur l’acier et l’aluminium canadiens depuis le 1er juin.
Cette avancée « [nous donne] encore plus de raisons de continuer à travailler afin de lever les taxes douanières sur l’acier et l’aluminium entre nos deux pays », a soulevé Trudeau.
La conclusion de ce traité, le 30 septembre, avait placé Justin Trudeau dans une position politique délicate. Il avait ainsi été très critiqué par les éleveurs laitiers et les métallurgistes, qui accusent le gouvernement de les avoir « vendus ».
Le Canada a accepté d’assouplir son marché laitier pour les producteurs américains, en échange notamment du maintien du système d’arbitrage des litiges commerciaux.
ENVIRONNEMENT
Washington et Ottawa se sont également mis d’accord pour que le nouveau traité commercial contienne un chapitre sur l’environnement, une première depuis la création de l’ALENA en 1994, et conserve l’exception culturelle canadienne chère au gouvernement Trudeau.
De son côté, le président mexicain sortant Enrique Peña Nieto, dont c’est le dernier jour au pouvoir, a estimé que l’AEUMC renforce l’image « d’une Amérique du Nord plus intégrée et avec la ferme conviction qu’ensemble nous sommes plus forts et plus compétitifs ».
PLEINE COMPENSATION
De son côté, François Legault a répété hier que Justin Trudeau ne pourra pas se présenter devant l’électorat québécois l’an prochain sans offrir une pleine compensation aux brèches dans la gestion de l’offre sur les produits laitiers.
« Il reste encore du temps d’ici l’automne 2019. Puis, je répète, le président de l’UPA est très satisfait de la progression du dossier avec le gouvernement fédéral », a-t-il tempéré.
Malgré tout, François Legault estime que la signature d’une nouvelle entente est « un pas dans la bonne direction ». « J’aime beaucoup mieux avoir cette entente de signée que d’avoir rien de signé », a-t-il fait valoir lors d’une brève mêlée de presse.
Le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, estime quant à lui que la signature « enlève beaucoup d’incertitude au niveau économique et au niveau commercial ».
— Avec la collaboration de Patrick Bellerose, Bureau parlementaire