Le Journal de Montreal

Grippe d’homme

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On dirait que c’est comme écrit dans ma liste de choses à faire : pogner la grippe, check

Bon, ça y est, ma première grippe d’homme de l’année. Maintenant que c’est prouvé scientifiq­uement qu’elle est plus douloureus­e que son penchant féminin, ça nous donne la permission de chialer, les boys !

Je suis légalement gelé pour écrire ma chronique, car j’haïs tellement ça avoir la grippe, que je me bourre de tout ce qui est légal de ce côté-ci du comptoir. Tylenol de jour, Nyquil de nuit, eau saline, Buckley et son goût magique, qui te fait croire qu’ils ont trouvé ça dans le fond d’un baril caché dans une grange depuis 1905.

Évidemment, tout le monde a son remède préféré et infaillibl­e. Mais disons les vraies choses, seul le temps décide quand ça se termine. Ça me fait toujours rire quand j’entends encore des adultes dire : « habille-toi chaudement sinon tu vas pogner la grippe ». Dernière fois que j’ai vérifié, ils n’avaient pas encore inventé la tuque qui combat les virus.

EXCUSE PARFAITE

Fa que c’est ça, j’attends ! Le plus drôle, c’est que, de mon côté, c’est toujours en novembre que je l’attrape, comme une espèce de tradition désagréabl­e. On dirait que c’est comme écrit dans ma liste de choses à faire : pogner la grippe, check !

Le pire, c’est que finalement j’avais une couple de journées de congé. J’allais combiner rattraper mon écriture et une couple de séries sur Netflix. Vous êtes tous d’accord, et on peut même le dire en même temps : « C’est toujours quand tu relaxes après une période de fou que ça arrive ». Qui a négocié ce deal-là ?

Avec toutes les grèves en cours ces temps-ci, je pense qu’il est grand temps qu’on retourne à la table de négociatio­ns avec nos virus québécois.

En même temps, quand t’as la grippe, c’est l’excuse parfaite pour annuler tes rendez-vous, car personne ne veut attraper ce que t’as. Tu t’amuses même à faire semblant que t’es un guerrier prêt à tout pour être là pour les besoins de la cause :

– Je fais 110 de fièvre et quand je tousse, les meubles tremblent, mais je vais être là. – Non, c’est correct, reste chez vous. Et une fois que t’as vidé ton agenda, tu t’habilles en mou, tu apportes ta grosse couverture pour mieux t’évacher sur le sofa et tu te tapes 3 films de suite sans te sentir coupable.

REMÈDE DE DÉPANNEUR

De mon côté, j’ai eu la bonne idée d’aller transpirer ma grippe. Je me suis convaincu que d’aller faire de la raquette dans le bois derrière chez nous sera itl e remède parfait. Erreur ! J’avais pas fait 500 mètres que je suis devenu étourdi, et c’est là que je me suis dit :

– Si je perds connaissan­ce, y’a personne pour venir me sauver et j’ai pas envie qu’on retrouve ma carcasse en même temps que la marmotte sorte pour voir si elle voit son ombre.

De peine et de misère, je suis retourné à la maison. Bon, j’exagère un peu, mais comme c’est ma chronique, je peux l’exagérer comme je veux. Une fois rentré, j’ai remarqué que je n’avais plus de Tylenol. Go, j’ai rampé jusqu’au dépanneur. Bon, OK, là, j’exagère beaucoup trop. Dans mon coin, le dépanneur est tenu par une famille chinoise avec qui je suis devenu ami. Chaque fois que j’arrête, impossible de ne pas se la jaser. Voyant mes symptômes évidents, ils m’ont dit :

– Essaye ça, c’est un remède de chez nous. Rien que des produits naturels.

Sur la boîte, tout est écrit en chinois, rien en anglais. Comme quoi, faut pas se fier à l’emballage, parce que deux heures plus tard, j’étais sans symptômes. Mais je le dirai pas à personne, car il me reste deux autres films à écouter.

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