Les Courageuses répliquent à Rozon
L’action collective leur permet l’accès à la justice
C’est pour se donner du courage que les femmes qui disent avoir été agressées sexuellement par Gilbert Rozon ont décidé d’intenter une action collective, affirment-elles dans un mémoire déposé hier à la Cour d’appel.
« Si elles ne peuvent procéder par voie d’action collective, plusieurs d’entre elles n’auront pas le courage d’intenter des actions individuelles », peut-on lire dans le document de cour déposé lundi devant le plus haut tribunal de la province.
Depuis l’an passé, l’ancien grand patron de Juste pour rire tente de mettre fin à des procédures judiciaires intentées par Les Courageuses, un regroupement de femmes qui l’accuse d’être un « prédateur sexuel » et qui lui réclame plus de 10 millions $.
Selon ces femmes, Rozon aurait utilisé son pouvoir afin de commettre des inconduites sexuelles, entre 1982 et 2016.
« C’est l’action collective qui a permis aux victimes vulnérables de se manifester et d’affronter leur agresseur sur un pied d’égalité », peut-on lire dans le document de cour rédigé par les cabinets Trudel Johnston & Lespérance, ainsi que Kugler Kandestin.
ROZON S’OPPOSE
Même si un juge de la Cour supérieure a autorisé l’action collective à aller de l’avant, Rozon a porté la cause en appel et demande de mettre fin aux procédures. Il allègue une « injustice » qui le force à dépenser beaucoup d’argent.
Ses avocats ont rappelé que les gestes reprochés à Rozon sont variés, et que ce sont ces différences qui militent pour le rejet de l’action collective.
« Ces litiges n’ont rien de collectif et ne soulèvent aucune question commune, similaire ou connexe », peut-on lire dans le document de cour. Maintenant que les parties ont déposé leur argumentaire, ce sera à un panel de juges de trancher. L’audience devrait se tenir d’ici les prochains mois.