LE PHÉNOMÈNE PETTERSSON
La talentueuse recrue fait l’unanimité auprès de ses coéquipiers
VANCOUVER | Les Canucks de Vancouver ont fermé un chapitre important de leur histoire avec le départ à la retraite des jumeaux Daniel et Henrik Sedin, le printemps dernier. Mais il y a un autre Suédois qui a pris le flambeau en ce début de saison en Elias Pettersson.
S’il n’a pratiquement plus d’accent français, Antoine Roussel le perd complètement pour décrire son coéquipier, qui a célébré son 20e anniversaire le 12 novembre.
« Il est écoeurant ! a lancé Roussel en entrevue téléphonique au
Journal. Sans farce, il est vraiment, vraiment bon. Il fait des jeux incroyables, il ralentit l’action. Quand il a la rondelle, il contrôle le match. »
« Il a des habiletés folles, a-t-il poursuivi. Je n’en reviens pas que les Canucks aient réussi à le repêcher avec le cinquième choix au total. Oui, il y avait de bons joueurs à ce repêchage, mais Elias a un talent exceptionnel. Il comprend tellement bien le jeu. Les Canucks avaient fait leurs devoirs, ils savaient qu’il deviendrait un joueur dominant. »
POINT D’INTERROGATION
Pour le repêchage de 2017, il y avait un débat à savoir qui de Nico Hischier ou de Nolan Patrick serait le premier de classe. Les Devils du New Jersey ont finalement misé sur le Suisse et les Flyers ont ensuite réclamé Patrick. La très vaste majorité des recruteurs s’entendaient ensuite pour dire que les défenseurs Miro Heiskanen et Cale Makar suivraient dans l’ordre. Et c’est ce qui est arrivé. Les Stars ont choisi Heiskanen et l’Avalanche a sélectionné Makar.
Le nom de Pettersson ne revenait pratiquement pas dans les discussions pour un choix dans le top 4. Le talent ne faisait aucun doute, mais son poids, à 160 livres, représentait un point d’interrogation.
Les Canucks ont fait abstraction du fait qu’il était gros comme le regretté Gilles Latulippe pour finalement le réclamer au cinquième rang. Moins de deux ans plus tard, Pettersson est probablement le joueur le plus doué de ce repêchage. Et il n’est pas plus massif, à6pi2poet161lb!
« Je ne peux pas le comparer à un autre joueur, a mentionné Ro us sel. On m’ adéjàp osé la question à Vancouver. Il est unique en son style. Il comprend bien le jeu. Je n’avais jamais vu un joueur aussi talentueux et intelligent sur la glace. Il est aussi un bon petit gars. Il a énormément de confiance, mais pas d’arrogance dans sa personnalité. Il veut apprendre, il pose les bonnes questions. Tu vois qu’il a un bon fond. Il deviendra un bon meneur pour les Canucks. »
RENTRÉE RÉUSSIE
Le 3 octobre, Pettersson a porté l’uniforme des Canucks pour la première fois. Il n’a pas raté sa rentrée dans la LNH. Il a marqué son premier but dès la période initiale en déjouant Mike Smith sur une descente à deux contre un. Il a terminé sa soirée avec un but et une aide dans un gain de 5 à 2 contre les Flames de Calgary.
DANS LE STYLE DE DATSYUK
Trois jours plus tard, les Canucks visitaient les Flames à Calgary. Il a été le meilleur joueur des siens avec deux buts et une passe dans un revers de 7 à 4. Mark Giordano, le capitaine des Flames, a été un témoin du départ fracassant du jeune centre.
« Il a été très bon quand nous avons joué contre lui au début de la saison, a mentionné Giordano au collègue Jonathan Bernier. Quand je le regarde à la télé et que je vois des faits saillants de lui, il me rappelle beaucoup Pavel Datsyuk. C’est sûr que ça place les attentes élevées, mais il ne panique jamais avec la rondelle et il est très intelligent. Il m’a vraiment impressionné. »
Giordano n’a pas peur de placer celui qui compte 17 points en 15 matchs dans la catégorie des phénomènes.
« C’est difficile à dire aussi tôt, mais avec le départ qu’il connaît, je serais prêt à le placer dans ce groupe. Il est impressionnant à regarder. McDavid, Matthews et McKinnon sont probablement dans une classe à part, mais il est juste derrière. Il a du talent, c’est un bon joueur. »