Des années pour réparer des ponts
La Ville de Sainte-Adèle dénonce la lenteur du ministère des Transports du Québec pour corriger la situation
Plusieurs ponts tombent en ruine à Sainte-Adèle, au grand dam de la mairesse de la petite ville, qui attend impatiemment que le ministère des Transports vienne réparer ces structures.
« Les citoyens sont frustrés et ne comprennent pas forcément que les ponts sont sous la responsabilité du ministère, et non de la Ville », lance la mairesse, Nadine Brière.
Après avoir dénoncé dans Le Journal la lenteur du ministère des Transports du Québec (MTQ) dans le dossier d’un viaduc de l’autoroute 15 Nord fermé depuis 18 mois, SainteAdèle ajoute que beaucoup d’autres structures situées sur son territoire sont en attente de réparation.
Au total, sur les 33 structures du MTQ dans la municipalité des Laurentides, 14 nécessitent des interventions, et neuf sont soumises à des restrictions de circulation.
PAS DE PIÉTONS
C’est notamment le cas des viaducs du chemin du Moulin, de la route 117 et de la rue Notre-Dame, qui passent au-dessus de la rivière aux Mulets, ainsi que du viaduc Saint-Joseph, reliant le centre-ville et le quartier Mont-Rolland.
« Le pont de la route 117 était déjà inaccessible aux piétons en 2009, quand j’ai été élue la première fois comme conseillère municipale », déplore Mme Brière.
La mairesse confie également qu’elle évite de passer à pied sur le viaduc Saint-Joseph en raison des trous sur les trottoirs.
Le dossier de ce viaduc, sur lequel circule un grand nombre de véhicules, est épineux, puisque la responsabilité est partagée entre le MTQ, qui doit s’assurer du bon état de la structure, et la localité, qui doit réparer la chaussée.
« La surface est endommagée, mais les barres d’armature qui sont visibles le sont aussi. Si l’on remet de l’asphalte, ça va nous coûter cher pour rien puisqu’il faudra réparer la structure en dessous », résume le contremaître aux travaux publics de la Ville, François Latour.
SÉCURITAIRES
Pour le préfet de la MRC des Pays-d’enHaut, André Genest, ce dilemme ne devrait même pas se poser.
« Ce viaduc passe au-dessus de l’autoroute 15. Je ne comprends pas pourquoi ce n’est pas le ministère qui s’en occupe seul », dit-il, soulignant le manque de moyens des municipalités pour entretenir des ponts.
Le MTQ affirme de son côté que les structures signalées à Sainte-Adèle demeurent sécuritaires, mais reconnaît qu’il y a beaucoup d’interventions nécessaires à mener dans la région.
« Nous n’avons pas le choix d’agir par ordre de priorité », soutient Caroline Boisvert, porte-parole du MTQ pour les Laurentides et Lanaudière.
Le Ministère précise que des travaux sur le pont de la rue Notre-Dame seront effectués d’ici cinq ans, mais ne donne pas d’échéancier pour les réparations des deux autres viaducs endommagés.