Le Journal de Montreal

L’UQAM victime de vandalisme

Des corridors de l’université ont été tapissés de slogans écrits à la peinture par un groupe antifascis­te

- ANTOINE LACROIX

Un groupe antifascis­te de 70 personnes a pris part à un saccage dans des corridors de l’UQAM, jeudi soir, où il a érigé des barricades avec du mobilier, détruit des caméras de surveillan­ce et tapissé les murs de slogans à l’aide de peinture.

Plusieurs dizaines de messages en tout genre et faisant des réclamatio­ns disparates sont apparus dans les couloirs du deuxième étage du pavillon HubertAqui­n, ainsi que dans certains locaux et dans des fenêtres. Des symboles anarchiste­s ont aussi été dessinés par les vandales, dont plusieurs étaient masqués.

« Faites l’émeute, pas la grève », « Ni patrie, ni État, ni Québec, ni Canada », « Check tes privilèges », « Vive le vent, vive le vent, vive le vandalisme » ou « Viande = meurtre », pouvait-on notamment lire.

Le saccage serait survenu lors d’une activité organisée, « non autorisée » par le Bloc antifascis­te de surveillan­ce contre la haine (BASH), « un groupe non reconnu par l’Université du Québec à Montréal, qui utilise le nom de l’UQAM », écrit-on dans un communiqué émis par l’institutio­n.

« La direction déplore le fait que le BASH ait refusé de se montrer coopératif en dépit des demandes et des avertissem­ents qui lui ont été adressés. Elle condamne avec vigueur les actes d’intimidati­on, de vandalisme et de désinforma­tion qui ont été commis », écrit le vice-recteur au Développem­ent humain et organisati­onnel de l’UQAM, Louis Baron.

FÊTE THÉMATIQUE

Un party sur le thème du ski, durant lequel il était notamment prévu de faire des graffitis, devait souligner la première année d’existence du groupe, jeudi, selon sa page Instagram. On invitait même les participan­ts à lui faire parvenir des photos de la soirée. Les médias et la firme Garda, qui s’occupe de la sécurité à l’UQAM, ont été particuliè­rement visés par des messages haineux écrits par le BASH. Le message « Tue un Garda » a même été écrit par l’un des vandales.

SÉCURITÉ

« À plusieurs reprises au cours de la soirée, des responsabl­es du Service de la prévention et de la sécurité de l’UQAM ont demandé aux personnes présentes de respecter les règlements de l’université, ce qu’elles ont refusé de faire », explique l’UQAM.

L’Université s’est résolue à contacter les policiers « pour des raisons liées à la sécurité des personnes et des lieux ».

« Les policiers ont été appelés hier vers 21 h 50 pour un conflit ou une sorte d’émeute. À l’arrivée des policiers, tout le

monde avait quitté les lieux. L’événement fait l’objet d’une enquête et il n’y a pas encore de suspects identifiés », a indiqué au Journal Andrée-Anne Picard, porte-parole de la police de Montréal.

En tout, six caméras ont été détruites pendant le saccage. L’UQAM évalue que « 70 personnes ont participé aux actes de vandalisme ».

« C’est vraiment décevant de voir ça aujourd’hui. C’est vraiment une minorité et ce n’est pas du tout représenta­tif de l’ensemble de l’UQAM », a commenté, même si elle craint des répercussi­ons, Geneviève Fortin-Blanchard, coordonnat­rice à l’Associatio­n générale des étudiantes et des étudiants du premier cycle de géographie, dont le local a reçu la visite de vandales.

L’UQAM n’était pas en mesure d’évaluer les coûts de nettoyage liés aux graffitis ni le montant des dommages hier. Une plainte formelle a été déposée à la police.

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 ?? PHOTOS PIERRE-PAUL POULIN ?? 1. Plusieurs dizaines de messages faisant des réclamatio­ns disparates sont apparus dans les couloirs du deuxième étage du pavillon Hubert-Aquin, à l’Université du Québec à Montréal. 2. L’un des buts des vandales du Bloc antifascis­te de surveillan­ce contre la haine (BASH) était de « déprécier le coût » de l’UQAM. 3. Un téléphone public appartenan­t à Bell a été peinturé en rouge. 4. Plusieurs slogans visaient les médias. 5. Des caméras de surveillan­ce de l’établissem­ent ont été détruites pendant le saccage.
PHOTOS PIERRE-PAUL POULIN 1. Plusieurs dizaines de messages faisant des réclamatio­ns disparates sont apparus dans les couloirs du deuxième étage du pavillon Hubert-Aquin, à l’Université du Québec à Montréal. 2. L’un des buts des vandales du Bloc antifascis­te de surveillan­ce contre la haine (BASH) était de « déprécier le coût » de l’UQAM. 3. Un téléphone public appartenan­t à Bell a été peinturé en rouge. 4. Plusieurs slogans visaient les médias. 5. Des caméras de surveillan­ce de l’établissem­ent ont été détruites pendant le saccage.
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