Dollarama forcée d’envisager des augmentations de prix
Les tarifs de Trump et la renégociation de l’ALENA pourraient faire grimper la note
« LES ALIMENTS SONT DE LOIN LES PLUS TOUCHÉS. CE SONT DES PRODUITS POUR LESQUELS J’AI MOINS D’ALTERNATIVES D’APPROVISIONNEMENT. » – le PDG de Dollarama, Neil Rossy
Les clients de Dollarama risquent de faire le saut en passant à la caisse au cours des prochains mois, gracieuseté de Donald Trump.
Le détaillant québécois à rabais envisage d’augmenter ses prix en raison des tarifs imposés par les États-Unis au Canada, et ceux qu’a annoncés Ottawa en riposte.
Avec des marges de profit de « quelques cents » sur chaque produit vendu, la surtaxe décrétée la semaine dernière par les États-Unis sur les produits d’aluminium et d’acier, et celle que va imposer Ottawa à plusieurs dizaines de produits américains importés le 1er juillet prochain, sera, en partie du moins, transmise aux consommateurs.
C’est le président et chef de la direction de Dollarama qui l’a admis du bout des lèvres hier après l’assemblée annuelle de l’entreprise.
« On n’exclut rien » concernant une hausse de prix, a-t-il reconnu.
« Pour l’instant, ce n’est que de la spéculation parce que nous n’avons pas les précisions requises. Quand les chiffres sortiront, on va passer à travers nos données et voir de quelle manière [les tarifs] v[ont] avoir un impact sur le prix de nos articles. »
SURTOUT LES ALIMENTS
Les produits alimentaires, qui forment une part importante des ventes de Dollarama, risquent d’être particulièrement visés par ces mesures, car une bonne proportion d’entre eux proviennent des États-Unis. Il est aussi plus difficile de trouver des produits de remplacement à l’étranger.
Reconnaissant que, de plus en plus, les consommateurs achètent sur internet plutôt qu’en personne, l’entreprise va de l’avant avec son intention de mettre sur pied un magasin en ligne, mais celui-ci sera limité à ceux qui souhaitent acheter ses produits en grande quantité.
L’entreprise va par ailleurs poursuivre sa stratégie d’ajout de magasins, a ajouté M. Rossy.
RÉSULTATS EN HAUSSE
Malgré la hausse du salaire minimum et des ventes plutôt décevantes au chapitre des articles d’été en raison du mauvais temps ce printemps, Dollarama a augmenté ses profits au premier trimestre par rapport à celui de l’an dernier.
Le détaillant a vu ses ventes croître de 7,3 %, pour s’établir à 756,1 M$ pour la période terminée le 29 avril dernier en comparaison à la même période en 2017.
Les profits ont suivi avec une hausse de 12,2 % par action ordinaire, passant de 82 cents par action au premier trimestre l’an dernier à 92 cents.
Dollarama, qui compte maintenant 1170 magasins à l’échelle du Canada, a annoncé le versement d’un dividende trimestriel de 12 cents par action ordinaire et son intention de scinder en trois ses actions.
L’action de la société (TSX : DOL) a clôturé la journée en baisse de 6,68 %, perdant pas moins de 10,54 $ pour s’établir à 146,03 $.