Vers un meilleur suivi des recommandations au MTQ
André Fortin veut une unité de suivi et des rencontres avec le Bureau du coroner
QUÉBEC | Le ministre des Transports André Fortin entend créer une unité spécialement dédiée aux recommandations du coroner, reconnaissant le manque de suivi à cet égard au sein de son ministère.
Le Journal a publié au cours des trois derniers jours les résultats d’une vaste enquête ayant permis de découvrir que moins de la moitié des recommandations émises par les coroners depuis 2012 avaient été appliquées.
Transports Québec, l’un des ministères les plus ciblés par les coroners, faisait piètre figure en la matière.
« Il n’y a pas de mécanique claire pour le suivi, a concédé hier le ministre Fortin. Ce n’est pas normal qu’une recommandation n’ait aucun suivi ou demeure lettre morte. »
Face à la situation, un « vrai bureau de suivi » sera créé à l’intérieur de Transports Québec, afin de mieux faire cheminer les propositions des coroners.
« Ces recommandations sont faites de bonne foi, dans l’intérêt de la sécurité du public. Je pense qu’on doit y donner tout le suivi approprié et nécessaire », avance le ministre Fortin, assurant que cette initiative sera mise en place rapidement.
Il a aussi été décidé que deux rencontres par année se tiendraient entre la coroner en chef et le sous-ministre, afin de s’assurer que « chacune des recommandations fait l’objet d’un suivi serré ».
Pour jeter les bases de cette nouvelle collaboration, les deux parties ont convenu dès hier d’un premier rendez-vous qui doit se tenir dans les prochaines semaines, révèle M. Fortin.
DIMINUER L’ATTENTE
Ces mesures devraient aussi permettre d’améliorer l’attente souvent importante qui prévaut avant le début des travaux, estime M. Fortin.
Une section consacrée aux délais et à la nature des travaux découlant d’une recommandation du coroner sera d’ailleurs dorénavant incluse dans la programmation routière, pour chaque région du Québec.
De son côté, la coroner en chef dit avoir pour objectif « assez prioritaire » d’entamer un « modeste » processus de reddition de comptes pour les organisations ciblées. « Dans la mesure de nos moyens », qualifie Me Pascale Descary, affirmant n’avoir ni les ressources ni la loi pour développer « un réel processus de suivi ».
Une petite équipe a tout de même été formée au cours des derniers jours afin de tenter l’expérience.
PROCÉDER À DES RAPPELS
Dans un premier temps, le Bureau du coroner aimerait que les destinataires visés par les recommandations fassent l’objet de rappels, s’ils n’accusent pas réception d’un rapport après un certain laps de temps.
Si l’organisation compte étudier ou donner suite à la recommandation, un suivi des démarches pourrait ensuite être effectué.
La coroner en chef dit avoir bon espoir de pouvoir arriver à des résultats « intéressants ».
« Si, déjà, de le faire de façon pilote, on voit que ç’a des impacts, peut-être que ça va nous donner la possibilité d’aller en faire état plus largement auprès de nos vis-à-vis et voir si on peut développer ça et changer notre loi », lance-t-elle.