Donald Trump accuse la CIA de l’ère Obama d’« assassinat politique »
Selon le président, l’agence américaine aurait infiltré son équipe de campagne
WASHINGTON | (AFP) Le président américain Donald Trump a relancé hier ses attaques contre l’enquête russe du procureur spécial Robert Mueller en accusant la CIA de l’ère Obama d’avoir voulu commettre un « assassinat politique » en infiltrant son équipe de campagne.
Depuis des mois, le camp républicain tente d’affaiblir le magistrat indépendant en dénonçant une politisation des enquêteurs. Il demande aussi la fin rapide des investigations, craignant qu’elles puissent avoir une influence sur les élections parlementaires de novembre.
Donald Trump fustige l’enquête sur une éventuelle collusion entre son équipe de campagne et des agents russes comme une « chasse aux sorcières ». Il est déterminé à prouver que des personnes au sein du pouvoir judiciaire, liées à l’opposition démocrate, veulent miner sa présidence.
« C’était un assassinat politique, pas une enquête du renseignement », a écrit hier M. Trump sur Twitter en reprenant les accusations d’un commentateur de Fox News, Dan Bongino.
Ce dernier accusait directement John Brennan, patron de la CIA sous l’administration Obama et fervent opposant à M. Trump, d’être à l’origine de l’enquête russe ouverte à l’été 2016 par les services de contre-espionnage du FBI.
CONTRE-ENQUÊTE
La semaine dernière, la presse a révélé qu’un informateur de la CIA basé en Grande-Bretagne avait rencontré des membres de l’équipe du candidat Trump. L’informateur travaillait dans le cadre de cette enquête. Dimanche, M. Trump a demandé l’ouverture d’une enquête par le ministère de la Justice sur cette affaire, dénonçant une surveillance de sa campagne « pour des raisons politiques ».
Si quelqu’un a infiltré ou surveillé des participants à une campagne électorale pour de mauvais objectifs, nous devons le savoir et répondre de la bonne façon », a répondu dans un communiqué le ministre adjoint de la Justice, Rod Rosenstein.
Cette contre-enquête, qui sera menée par l’inspecteur général du ministère, devra notamment « déterminer s’il y a eu des irrégularités ou une motivation politique dans l’enquête du FBI sur les personnes suspectées de s’être impliquées avec des agents russes qui ont interféré dans l’élection », a précisé la porte-parole du ministère, Sarah Isgur Flores.
QUATRE INCULPÉS
Un an après son ouverture, le 17 mai 2017, l’enquête du procureur spécial touche le premier cercle du milliardaire. De nombreux proches et collaborateurs ont été interrogés, et quatre d’entre eux ont été inculpés pour des délits financiers ou autres, qui ne sont pas directement liés à une éventuelle collusion.
Jusqu’ici, aucune preuve concrète d’une collaboration entre l’équipe de M. Trump et le gouvernement russe n’a été démontrée.