Montréal pourrait interdire les bouteilles d’eau en plastique
Les bouteilles d’eau en plastique pourraient être interdites dans les services de la Ville de Montréal, à l’instar des boissons sucrées bientôt bannies des établissements municipaux, et des sacs de plastique légers proscrits dans les commerces de la métropole.
L’opposition présentera au prochain conseil municipal une motion pour interdire l’achat et la distribution de bouteilles d’eau en plastique à usage unique « à travers tous les services et les unités d’affaires de la Ville, à l’exception de l’approvisionnement nécessaire en cas de crise ou situation d’urgence ».
Cette directive pourrait comprendre une interdiction lors des activités organisées par les services des loisirs, et dans les machines distributrices des bâtiments municipaux.
EXCELLENTE INITIATIVE
Selon Karel Ménard, directeur général du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets, l’interdiction serait une excellente initiative, tant que la Ville s’assure que les Montréalais ont accès à des points d’eau pour remplir leur bouteille.
Il croit que la métropole devrait avoir une politique globale, au lieu d’y aller avec des bannissements à la pièce.
« Il faut bien planifier cela. Il ne faut pas négliger les lobbys du plastique, qui sont très puissants », a-t-il souligné.
L’Association canadienne de l’industrie des plastiques souhaite de son côté qu’une table de concertation soit créée avec la Ville avant de prendre une décision officielle.
Le directeur de l’aile québécoise de la Fédération canadienne des contribuables Carl Vallée croit que ce genre de décision pourrait poser des inconvénients aux citoyens lorsqu’ils participeront à des activités organisées par la Ville.
« C’est une chose d’encourager un comportement et une autre d’en bannir un complètement », a-t-il commenté, songeant entre autres aux familles qui pourraient se retrouver mal prises.
DONNER L’EXEMPLE
« On veut que la Ville de Montréal donne l’exemple aux autres, et se dote aussi d’une stratégie de réduction du plastique d’ici six mois », a expliqué le conseiller d’Ensemble Montréal Francesco Miele, à l’origine de la motion.
L’opposition affirme qu’on retrouverait 700 millions de bouteilles de plastique sur les sites d’enfouissement par année au Québec. Selon Karel Ménard, il est difficile d’avoir des données précises à ce sujet.
« Mais par instinct, je dirais qu’il y en a beaucoup plus », a-t-il indiqué.