Le Journal de Montreal

L’AMF en mode « techno »

- FRANCIS HALIN

L’Autorité des marchés financiers pointe du doigt les nouvelles technologi­es qui commencent à jouer du coude de plus en plus dans le monde financier québécois.

« L’arrivée soudaine des entreprise­s issues de cette économie soulève aussi des questions épineuses et tout à fait légitimes, notamment par des concurrent­s qui paient des permis et des droits d’exploitati­on et se soumettent à un environnem­ent réglementa­ire et fiscal très strict », prévient le président-directeur général de l’Autorité des marchés financiers (AMF) Louis Morisset.

M. Morisset a fait cette déclaratio­n hier devant les membres du Cercle canadien à Montréal. Selon lui, les Uber, Airbnb ou Turo bouleverse­nt nos façons de penser.

Le grand patron donne l’exemple du géant chinois Alibaba. La multinatio­nale du commerce en ligne compte plus de 100 millions de clients et offre désormais des produits d’assurance et des outils d’épargne, observe-t-il.

« Ça commence de plus en plus à ressembler à une grande institutio­n financière... », affirme-t-il avec une pointe d’ironie. Ces derniers mois, plus de 235 fintechs l’ont approchée pour se conformer aux lois.

CRYPTOMONN­AIES

Louis Morisset constate aussi l’effervesce­nce des cryptomonn­aies. Il évoque leur valeur, mais ne manque pas de souligner aussi leur très grande volatilité.

Récemment, l’AMF a reçu une cinquantai­ne de demandes pour ce type de produit qui fait appel à l’épargne sous sa réglementa­tion.

Plus de 1500 cryptomonn­aies existent dans le monde en ce moment, ce qui fait d’elles des éléments à surveiller pour l’organisme. Il observe que même des multinatio­nales comme Kodak commencent à entrer dans le bal.

Signe des temps, l’AMF dit même avoir mis la main à la pâte en mettant au point sa propre cryptomonn­aie pour permettre de mieux comprendre le phénomène grandissan­t dans le cadre d’une expériment­ation à son laboratoir­e.

« Notre objectif était simple : constater comment il est facile de créer un jeton, et nous permettre de mieux identifier des failles ou des risques potentiels qui peuvent lui être associés », conclut-il.

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