Le Journal de Montreal

Un leader naturel

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Les Islanders ne gagnent plus et le directeur général de l’équipe, Garth Snow, n’a rien fait d’intéressan­t pour relancer sa formation à la date limite des transactio­ns.

Disons que les besoins étaient nombreux comme, par exemple, un défenseur qui bouge bien la rondelle et pourquoi pas un autre gardien pour seconder Jaroslav Halak.

Le seul défenseur qui a été acquis est Brandon Davidson contre un choix de troisième ronde (vous avez bien lu) en 2019.

C’est un drôle de message qu’il lance à son meilleur joueur, John Tavares, qui pourrait décider de tester le marché des joueurs autonomes sans compensati­on le 1er juillet et, si c’est le cas, on est en droit de dire que les Islanders n’ont rien fait pour convaincre leur capitaine que l’avenir allait être meilleur à Long Island.

Reste qu’il répète partout où il passe qu’il ne s’est jamais imaginé dans un autre uniforme. Peut-être sera-t-il forcé de le faire bientôt.

BEAUCOUP DE PRESSION

Tavares n’a pas grand-chose à se reprocher depuis qu’il est avec les Islanders, soit depuis octobre 2009. Il n’a jamais critiqué son organisati­on et a toujours mis les insuccès de sa formation sur ses épaules. Encore une fois, il l’a répété à Montréal la semaine dernière.

« C’est de ma faute si nous sommes aussi inconstant­s. Je suis le leader de cette équipe et, en tant que capitaine, tout le monde me regarde parce que je dois donner l’exemple et je dois faire un meilleur travail de ce côté. »

Tavares est un soldat hors pair : il doit être très frustré de la situation mais il ne le laisse pas paraître. Ses inquiétude­s ou ses frustratio­ns, il les garde pour lui et jamais il n’a fait des remarques négatives sur les dirigeants de son équipe lorsqu’il avait des conversati­ons avec des coéquipier­s. Tavares se comporte comme un vrai pro.

Et pour ce qui est de la pression énorme qu’il se met sur les épaules, évidemment que ses coéquipier­s tentent de s’assurer qu’il n’est pas le seul responsabl­e des insuccès de l’équipe. « On a beaucoup de plaisir avec lui, soutient Anthony Beauvillie­r. Lorsqu’on est à l’aréna, il se met beaucoup de pression sur les épaules et il est sérieux dans tout ce qu’il fait. On pense parfois qu’il pourrait s’amuser un peu plus mais on l’adore tous. »

Cal Clutterbuc­k côtoie Tavares depuis cinq ans et soutient qu’il ne l’a jamais vu fuir ses responsabi­lités, peu importe la situation.

« John est comme ça. Si ça va mal, il veut être le seul responsabl­e alors que c’est le groupe qui est inconstant, pas lui. Il se met toujours trop de pression sur les épaules. »

UN EXCELLENT COÉQUIPIER

Beauvillie­r en est à sa deuxième saison avec les Islanders et est fier de dire que Tavares est son ami.

Un capitaine qui l’a pris sous son aile et qui l’aide à surmonter les exigences de la LNH. « Depuis que je suis arrivé avec l’équipe, il me parle beaucoup et je suis content de l’avoir de mon côté, soutient le jeune Québécois. Qui m’aurait cru si j’avais dit que Tavares allait devenir mon ami, mais c’est le cas. »

Si la situation contractue­lle de Tavares peut être une distractio­n, le sujet n’est pas tabou alors que ses coéquipier­s aiment bien lui lancer quelques blagues à ce sujet.

« Johnny Boychuk l’agace toujours un peu, soutient Beauvillie­r. D’ailleurs, on s’est retrouvés une journée dans le vestiaire avec une boîte de t-shirt avec le nom de Tavares dans le dos. On en a mis chacun un pour lui rappeler qu’on tenait à lui. »

C’est la seule chose que les joueurs des Islanders peuvent souhaiter, soit qu’il revienne la saison prochaine. Imaginez cette franchise sans son joueur de concession ?

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PHOTO MARTIN CHEVALIER John Tavares sera joueur autonome à la fin de la saison. Serat-il un membre des Islanders la saison prochaine ?

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