Le Journal de Montreal

La coalition droite-extrême droite en tête des législativ­es italiennes

Les partis populistes anti-européens font le plein de votes, aucune majorité claire en vue

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ROME | (AFP) La coalition de droite arrive en tête après les législativ­es hier en Italie, mais les scores historique­s des populistes du Mouvement Cinq Étoiles et de l’extrême droite de Matteo Salvini, brouillent les cartes et plongent le pays dans l’incertitud­e politique.

« L’Union européenne va passer une mauvaise soirée », a commenté hier soir sur Twitter la présidente du Front national français, Marine Le Pen.

De fait, la coalition formée par Forza Italia de Silvio Berlusconi, la Ligue et le petit parti Fratelli d’Italia (Frères d’Italie), obtient quelque 35 % des voix, selon les projection­s données par les télévision­s italiennes.

Mais à l’intérieur de cette coalition, c’est la Ligue de Matteo Salvini, formation alliée de Marine Le Pen en Europe, qui est en tête, selon ces projection­s.

La Ligue a martelé tout au long d’une campagne émaillée d’incidents violents, un discours anti-immigratio­n et méfiant à l’égard de « Bruxelles », qui semble avoir porté, dans un pays qui a accueilli 690 000 migrants depuis 2013 et où l’euroscepti­cisme a le vent en poupe.

PARI PERDU ?

« D’abord les Italiens », « Stop à l’invasion », ...les posters de campagne au siège de la Ligue à Milan rappellent les grands thèmes martelés par Matteo Salvini, 44 ans, tout au long de sa campagne, du nord au sud de la péninsule. « Mon premier commentair­e : merci ! » a tweeté vers minuit le dirigeant de la Ligue.

Silvio Berlusconi, qui s’était présenté à Bruxelles comme le seul rempart contre les populistes et les forces anti-euro, est donc tout proche d’avoir perdu son pari.

Les antisystèm­e du Mouvement 5 Étoiles (M5S) confirment de leur côté leur montée en puissance, devenant le premier parti en Italie avec un score dépassant les 32 %, quelques mois après la victoire du Brexit en Grande-Bretagne et de Donald Trump aux États-Unis.

Ce mouvement, fondé par le comique Beppe Grillo en 2009, s’assure une position centrale dans le futur Parlement si son score est confirmé.

La nouvelle loi électorale mélange les systèmes proportion­nel et majoritair­e, et ces estimation­s ne permettent pas de donner une idée précise de la compositio­n des deux chambres. Selon les experts, le seuil pour obtenir la majorité des sièges est de 40 à 45 %, et les résultats complets ne sont pas attendus avant ce matin.

Le Parti démocrate (PD, centre gauche) de Matteo Renzi a de son côté confirmé dans les urnes le mauvais résultat anticipé par les sondages avec un score proche des 20 %, selon ces estimation­s, soit moitié moins que celui obtenu aux élections européenne­s de 2014.

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PHOTO AFP L’ancien dirigeant italien et chef de Forza Italia, Silvio Berlusconi, présente son bulletin avant d’inscrire son vote au bureau de Milan.

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