Des survivantes croient que ça sauvera des vies
Des survivantes de la tuerie de Polytechnique se réjouissent de l’entrée en vigueur du registre québécois des armes à feu et espèrent qu’il puisse inspirer d’autres provinces.
« On a confiance que le registre au Québec va être efficace, va sauver des vies et va servir de modèle pour les autres provinces », lancent Heidi Rathjen et Nathalie Provost, porte-parole de l’organisme Poly se souvient.
« On l’a vu au niveau fédéral : à la suite de la mise en oeuvre du registre au début des années 2000, il y a eu une chute des décès par armes à feu, que ce soit les suicides, les accidents ou les homicides. Ç’a été radical », ajoute Mme Rathjen.
Plusieurs détracteurs du registre soutiennent que ce dernier est inutile puisque les permis de possession d’armes permettent déjà de savoir qui détient des armes à feu. Mais Heidi Rathjen explique que les permis n’indiquent pas, entre autres, le nombre d’armes que possède un individu.
« FONDAMENTAL »
« Quelqu’un peut acheter 50 armes et les vendre à quelqu’un d’autre sans laisser de traces, dit-elle. Donc l’enregistrement fait en sorte que si on se prête à ce genre de comportement illégal, on va être tenu responsable parce que l’arme peut être retracée au dernier propriétaire légal. »
Manon Monastesse, directrice générale de la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes, se dit « soulagée que le Québec croie en un registre des armes à feu ».
« Pour nous, c’est un élément tout à fait fondamental pour la protection des femmes et des enfants qui sont victimes de violence conjugale », mentionne-t-elle.
De son côté, Guy Morin, président de Tous contre un registre des armes à feu, estime que la nouvelle loi est « totalement inapplicable ».
« Les gens n’allaient pas enregistrer leurs armes sur le registre canadien : c’est l’une des raisons principales pourquoi il a été abandonné, dit-il. […] Alors ça va être le même résultat ici. » M. Morin est d’avis que pour « éviter des drames », le gouvernement devrait plutôt « travailler en amont avec les propriétaires d’armes à feu ».
« Au Québec, on essaie toujours de faire passer les propriétaires d’armes à feu pour des criminels en devenir et des tueurs potentiels, déploret-il. C’est une loi qui nous insulte totalement. »