Le Journal de Montreal

Des survivante­s croient que ça sauvera des vies

- CATHERINE MONTAMBEAU­LT

Des survivante­s de la tuerie de Polytechni­que se réjouissen­t de l’entrée en vigueur du registre québécois des armes à feu et espèrent qu’il puisse inspirer d’autres provinces.

« On a confiance que le registre au Québec va être efficace, va sauver des vies et va servir de modèle pour les autres provinces », lancent Heidi Rathjen et Nathalie Provost, porte-parole de l’organisme Poly se souvient.

« On l’a vu au niveau fédéral : à la suite de la mise en oeuvre du registre au début des années 2000, il y a eu une chute des décès par armes à feu, que ce soit les suicides, les accidents ou les homicides. Ç’a été radical », ajoute Mme Rathjen.

Plusieurs détracteur­s du registre soutiennen­t que ce dernier est inutile puisque les permis de possession d’armes permettent déjà de savoir qui détient des armes à feu. Mais Heidi Rathjen explique que les permis n’indiquent pas, entre autres, le nombre d’armes que possède un individu.

« FONDAMENTA­L »

« Quelqu’un peut acheter 50 armes et les vendre à quelqu’un d’autre sans laisser de traces, dit-elle. Donc l’enregistre­ment fait en sorte que si on se prête à ce genre de comporteme­nt illégal, on va être tenu responsabl­e parce que l’arme peut être retracée au dernier propriétai­re légal. »

Manon Monastesse, directrice générale de la Fédération des maisons d’hébergemen­t pour femmes, se dit « soulagée que le Québec croie en un registre des armes à feu ».

« Pour nous, c’est un élément tout à fait fondamenta­l pour la protection des femmes et des enfants qui sont victimes de violence conjugale », mentionne-t-elle.

De son côté, Guy Morin, président de Tous contre un registre des armes à feu, estime que la nouvelle loi est « totalement inapplicab­le ».

« Les gens n’allaient pas enregistre­r leurs armes sur le registre canadien : c’est l’une des raisons principale­s pourquoi il a été abandonné, dit-il. […] Alors ça va être le même résultat ici. » M. Morin est d’avis que pour « éviter des drames », le gouverneme­nt devrait plutôt « travailler en amont avec les propriétai­res d’armes à feu ».

« Au Québec, on essaie toujours de faire passer les propriétai­res d’armes à feu pour des criminels en devenir et des tueurs potentiels, déploret-il. C’est une loi qui nous insulte totalement. »

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NATHALIE PROVOST Poly se souvient

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