Le Journal de Montreal

UNE ÉGLISE OBSÉDÉE PAR L’ARGENT

Les fidèles versent leur premier salaire de l’année Ils cotisent pour une Porsche et une Mercedes Plus de 1000 $ pour un « miracle » Des célébrités parmi les membres

- CAMILLE GARNIER

L’apôtre Patrick Isaac, à la tête de Parole qui libère, prétend enseigner le succès et la prospérité. Mais des ex-fidèles ont confié au Journal avoir perdu des dizaines de milliers de dollars aux mains de l’homme d’affaires et sa famille.

L’église PQL réfute les allégation­s de manipulati­on portées par d’anciens fidèles, mais admet avoir invité des membres à cotiser pour offrir à l’apôtre Isaac et sa femme de somptueux cadeaux, dont des voitures de luxe.

C’est le gérant de Rachid Badouri, Steve Rasier, qui s’est entretenu avec Le Journal durant près de trois heures en tant que porte-parole de Patrick Isaac.

Le pasteur Rasier nous a d’abord affirmé que la manipulati­on et la pression financière que disent avoir vécues une dizaine d’anciens fidèles n’étaient que « pur mensonge ».

« Nous n’imposons à personne de donner quoi que ce soit. Le principe des dîmes et des offrandes est un principe biblique qui va selon les conviction­s des croyants. »

DES BOLIDES « PRESQUE EMPOISONNÉ­S »

Concernant les cadeaux destinés à l’apôtre et son épouse pour lesquels des membres de PQL ont été invités à cotiser, Steve Rasier a fourni au Journal des explicatio­ns pour le moins surprenant­es.

Au sujet de voitures de marque Porsche et Mercedes financées en partie par les fidèles, le pasteur a estimé qu’il s’agissait de cadeaux « presque empoisonné­s », car les fonds réunis par les membres de l’église n’ont pas suffi à payer l’intégralit­é des luxueux véhicules.

« Le jour que ça te coûte quelque chose, ce n’est pas vraiment un cadeau », a-t-il commenté en référence aux sommes que le couple Isaac a dû ajouter à l’argent des fidèles.

Steve Rasier a aussi reconnu avoir récemment évoqué auprès des membres de PQL l’idée d’offrir à Patrick Isaac une série de déplacemen­ts en jet privé, mais a finalement renoncé au projet.

VIOLENCE

Confronté à l’existence d’un courriel adressé aux fidèles et dans lequel Patrick Isaac évoquait la nécessité d’être « violents » pour saisir une « percée financière », le pasteur Rasier a plaidé une ingénuité.

« Ce n’est pas une violence physique, c’est une violence au sens de la hardiesse, de la persévéran­ce », a-t-il dit.

S’il a accepté de répondre à l’ensemble de nos questions, le pasteur Rasier, qui indique être bénévole, n’était pas en mesure, lors de notre rencontre, de nous fournir le montant des salaires que se versent l’apôtre Isaac et sa femme au sein de PQL.

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PHOTO DARIO AYALA Le pasteur et gérant artistique Steve Rasier

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