Les CPE gratuits pour les plus pauvres
Le Parti québécois en a fait une promesse s’il est porté au pouvoir
SHAWINIGAN | Si le Parti québécois est porté au pouvoir aux prochaines élections, les familles dont les revenus sont inférieurs à 34 000 $ ne paieront plus un cent pour envoyer leurs enfants en CPE.
Il s’agit, selon le chef péquiste Jean-François Lisée, d’une question d’équité avec les parents sur l’aide sociale qui bénéficient déjà de la gratuité des services de garde.
Comme il s’était engagé à le faire au printemps dernier, Jean-François Lisée a réitéré, lors de la clôture de son caucus à Shawinigan, qu’un gouvernement du Parti québécois ramènerait la tarification des services de garde à un taux unique de 8,05 $ pour le premier enfant.
RETOUR À LA BASE
« On revient à la philosophie de base du service de garde éducatif universel », a expliqué en point de presse le chef péquiste, qui reproche aux libéraux d’avoir fragilisé le réseau des CPE en imposant la modulation des tarifs des services de garde.
Pour un deuxième enfant, le tarif serait coupé de moitié, soit à 4 $ par jour. La gratuité s’appliquerait ensuite pour le troisième enfant et les suivants.
« C’est essentiel de pouvoir permettre cet accès aux services de garde et de ne pas pénaliser les familles plus nombreuses, comme c’est le cas à l’heure actuelle », a fait valoir la députée péquiste Véronique Hivon.
Un allègement supplémentaire graduel serait également accordé aux familles qui sont admissibles au crédit d’impôt de solidarité, soit celles dont les revenus sont inférieurs à 60 000 $.
ABOLITION DE LA « TAXE FAMILLE »
Le Parti québécois abolirait donc la contribution additionnelle pour services de garde selon le revenu familial mise en place par le gouvernement Couillard, soit la fameuse ligne 434 de la déclaration de revenus que M. Lisée qualifie de « taxe famille ».
« En abolissant cette taxe, c’est plus de 100 M$ qui retourneront » dans les poches des parents de la classe moyenne, estime le chef péquiste.
Vérification faite dans les documents de Revenu Québec, cette contribution additionnelle a permis à l’État d’encaisser tout près de 150 M$ pour la seule année d’imposition 2016.
L’ensemble des mesures proposées par le PQ coûterait environ 320 M$ à l’État, selon M. Lisée.
Le PDG de l’Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE), Louis Sénécal, estime qu’il s’agit d’un pas dans la bonne direction.
« La position traditionnelle à l’ADCPE, c’est la gratuité tout court. On estime que c’est un service aussi essentiel que les services hospitaliers, les services de santé », a-t-il commenté.