Le Journal de Montreal

L’UPAC a perquisiti­onné chez Violette Trépanier

L’UPAC a perquisiti­onné l’appartemen­t de l’ex-directrice du financemen­t du PLQ

- JEAN-LOUIS FORTIN

L’UPAC a perquisiti­onné chez l’ex-directrice du financemen­t du Parti libéral du Québec Violette Trépanier dans le cadre de la fameuse enquête Mâchurer sur le financemen­t du parti. La femme tente depuis un an d’empêcher la police d’utiliser le matériel saisi.

Des documents judiciaire­s obtenus hier par notre Bureau d’enquête montrent que l’Unité permanente anticorrup­tion (UPAC) a perquisiti­onné l’appartemen­t de Mme Trépanier le 12 décembre 2016.

Violette Trépanier est connue du grand public pour avoir été l’une des témoins marquantes de la commission Charbonnea­u, en 2014. Cette ancienne députée et ministre dans les gouverneme­nts libéraux des années 1980 et 1990 a été directrice du financemen­t du PLQ de 2001 à 2012.

À ce titre, elle est l’une des nombreuses personnes d’intérêt pour l’UPAC dans son enquête sur des allégation­s de fraude et d’abus de confiance au sein du Parti libéral du Québec (PLQ) à l’époque où le parti était dirigé par Jean Charest.

En décembre 2016, l’UPAC a saisi six éléments dans une boîte de cuir brun qui se trouvait chez Violette Trépanier. Il s’agit entre autres de documents de préparatio­n pour le Directeur général des élections et la commission Charbonnea­u, ainsi qu’une feuille blanche désignée « explicatio­n concernant contributi­on illégale ».

L’avocat de Mme Trépanier, Gérald Soulière, a contesté la saisie sous prétexte que les documents pris par les enquêteurs contiendra­ient du matériel protégé par le privilège avocat client.

EN ATTENTE DEPUIS UN AN

Les procédures judiciaire­s sont toujours en cours, si bien que plus d’un an après la saisie, les enquêteurs n’ont toujours pas pu analyser le fruit de leur récolte.

Ce n’est pas la première fois que des procédures judiciaire­s mettent des bâtons dans les roues des enquêteurs. L’ex-argentier libéral Marc Bibeau, aussi dans la mire de la police, s’est rendu jusqu’en Cour suprême pour tenter d’empêcher la police d’utiliser des copies de ses boîtes courriel saisies à la fin 2013. Ce n’est que le 2 février 2017 qu’il a essuyé un revers, ce qui signifie que les policiers n’ont pu avoir accès au matériel saisi pendant trois ans.

Marc Bibeau a d’ailleurs déposé une nouvelle requête, le 11 décembre dernier, pour empêcher les médias de publier des détails sur les documents justificat­ifs utilisés par les policiers pour obtenir les mandats de perquisiti­on qui visaient ses entreprise­s.

Personne n’a été accusé à ce jour. La semaine dernière, le patron de l’UPAC, Robert Lafrenière, s’est déclaré « bien optimiste » concernant la possibilit­é que des accusation­s soient un jour déposées dans l’enquête Mâchurer. Il a affirmé que plus de 300 témoins avaient été rencontrés jusqu’à maintenant.

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PHOTO D’ARCHIVES En juin 2014, à la commission Charbonnea­u, l’ex-directrice du financemen­t du PLQ Violette Trépanier avait affirmé qu’il n’y avait pas de comptabili­té occulte au PLQ et qu’il était faux d’affirmer que le parti sollicitai­t les firmes pour garnir sa...
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