Molson quittera ses installations
Cette modernisation de 500 M$ inquiète les employés quant à l’avenir de leur emploi
Le déménagement de la brasserie Molson de son emblématique complexe sur les berges du Saint-Laurent, à Montréal, inquiète au plus haut point les employés, qui craignent que l’entreprise en profite pour sabrer son personnel.
Après 230 ans dans le quartier centre-sud, la brasserie Molson a confirmé hier qu’elle déménagerait plutôt que de rénover ses installations vieillissantes.
« La demande du marché et la nécessité de mettre constamment à niveau nos installations ont exigé que nous nous penchions sur l’avenir de nos activités de brassage au Québec », a affirmé le chef de la direction de Molson Canada, Fred Landtmeters.
Molson contemplait deux options : moderniser de fond en comble le vaste complexe situé sur la rue Notre-Dame Est, ou déménager dans de nouvelles installations, qui regrouperaient ses activités de production et de distribution.
Le déménagement pourrait coûter 500 millions $, ce qui demeure moins que les coûts prévus pour les rénovations du site Notre-Dame.
ADAPTATION À LA DEMANDE
Selon François Lefebvre, porte-parole de la compagnie, les habitudes changeantes des consommateurs ont pesé dans la balance.
Ceux-ci aiment désormais « différents types de produits, différents formats, différents contenants, des produits à production plus limitée ». « Pour répondre à la demande des consommateurs, il fallait s’adapter. »
Ces paroles inquiètent Éric Picotte, le président du syndicat de Molson. C’est que le nombre d’employés requis pour la production de bière en canette nécessite le tiers des travailleurs requis pour l’embouteillage, une méthode meilleure pour l’environnement.
L’embouteillage requiert la participation de 15 employés par ligne par quart de travail, plutôt que quatre pour les canettes.
INCERTITUDE
« Ça reste une crainte que s’ils font un virage 100 % canette, il y aura plusieurs pertes d’emploi. Molson s’est engagée à rester dans la grande région de Montréal, mais pas à maintenir sa production (à un niveau égal à celui de l’heure actuelle). »
L’entreprise étudierait actuellement quelques secteurs potentiels pour le déménagement de ses activités. Elle affirme ne pas avoir arrêté son choix. La nouvelle usine commencera ses activités d’ici 2022.
C’est très long, dit M. Picotte. « Pour les travailleurs, qui se demandent s’ils ont à déménager, c’est une grande incertitude. Le grand Montréal, c’est grand ! »
Les célèbres lettres en néon ne disparaîtront pas pour autant du paysage, car divers bâtiments patrimoniaux du site d’origine seront conservés.