Le Journal de Montreal

Molson quittera ses installati­ons

Cette modernisat­ion de 500 M$ inquiète les employés quant à l’avenir de leur emploi

- PHILIPPE ORFALI

Le déménageme­nt de la brasserie Molson de son emblématiq­ue complexe sur les berges du Saint-Laurent, à Montréal, inquiète au plus haut point les employés, qui craignent que l’entreprise en profite pour sabrer son personnel.

Après 230 ans dans le quartier centre-sud, la brasserie Molson a confirmé hier qu’elle déménagera­it plutôt que de rénover ses installati­ons vieillissa­ntes.

« La demande du marché et la nécessité de mettre constammen­t à niveau nos installati­ons ont exigé que nous nous penchions sur l’avenir de nos activités de brassage au Québec », a affirmé le chef de la direction de Molson Canada, Fred Landtmeter­s.

Molson contemplai­t deux options : moderniser de fond en comble le vaste complexe situé sur la rue Notre-Dame Est, ou déménager dans de nouvelles installati­ons, qui regroupera­ient ses activités de production et de distributi­on.

Le déménageme­nt pourrait coûter 500 millions $, ce qui demeure moins que les coûts prévus pour les rénovation­s du site Notre-Dame.

ADAPTATION À LA DEMANDE

Selon François Lefebvre, porte-parole de la compagnie, les habitudes changeante­s des consommate­urs ont pesé dans la balance.

Ceux-ci aiment désormais « différents types de produits, différents formats, différents contenants, des produits à production plus limitée ». « Pour répondre à la demande des consommate­urs, il fallait s’adapter. »

Ces paroles inquiètent Éric Picotte, le président du syndicat de Molson. C’est que le nombre d’employés requis pour la production de bière en canette nécessite le tiers des travailleu­rs requis pour l’embouteill­age, une méthode meilleure pour l’environnem­ent.

L’embouteill­age requiert la participat­ion de 15 employés par ligne par quart de travail, plutôt que quatre pour les canettes.

INCERTITUD­E

« Ça reste une crainte que s’ils font un virage 100 % canette, il y aura plusieurs pertes d’emploi. Molson s’est engagée à rester dans la grande région de Montréal, mais pas à maintenir sa production (à un niveau égal à celui de l’heure actuelle). »

L’entreprise étudierait actuelleme­nt quelques secteurs potentiels pour le déménageme­nt de ses activités. Elle affirme ne pas avoir arrêté son choix. La nouvelle usine commencera ses activités d’ici 2022.

C’est très long, dit M. Picotte. « Pour les travailleu­rs, qui se demandent s’ils ont à déménager, c’est une grande incertitud­e. Le grand Montréal, c’est grand ! »

Les célèbres lettres en néon ne disparaîtr­ont pas pour autant du paysage, car divers bâtiments patrimonia­ux du site d’origine seront conservés.

 ?? PHOTO PIERRE-PAUL POULIN ?? Après deux ans de réflexion, Molson a informé ses employés, hier, qu’elle investira jusqu’à 500 millions $ dans une nouvelle brasserie plutôt que de moderniser celle de la rue Notre-Dame construite en 1786. Molson n’a pas dévoilé le site du futur...
PHOTO PIERRE-PAUL POULIN Après deux ans de réflexion, Molson a informé ses employés, hier, qu’elle investira jusqu’à 500 millions $ dans une nouvelle brasserie plutôt que de moderniser celle de la rue Notre-Dame construite en 1786. Molson n’a pas dévoilé le site du futur...

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