Un pharmacien coupable de vols de médicaments
L’homme a été pris la main dans le sac par des caméras de surveillance
Un pharmacien filmé à son insu par des caméras de surveillance a plaidé coupable d’avoir volé environ 180 comprimés de puissants stupéfiants à son employeur en deux mois, en 2016.
Paul Sioufi a plaidé coupable hier à cinq chefs d’infractions devant le Conseil de discipline de l’Ordre des pharmaciens du Québec (OPQ).
« Je reconnais que ce que j’ai fait est très grave. Je n’étais pas bien dans ma tête, a dit M. Sioufi. Je le regrette beaucoup. »
Au total, il a volé environ 180 comprimés de divers narcotiques (dont l’oxycodone et le Supeudol), selon ce qui a été calculé durant l’enquête du syndic, en octobre et en novembre 2016.
M. Sioufi travaillait dans trois pharmacies de Brossard et de Montréal, qui appartiennent au même propriétaire. C’est celui-ci qui a alerté l’OPQ en octobre 2016, parce qu’il avait noté des écarts dans les inventaires et avait des soupçons contre cet employé.
Pour vérifier les doutes, des caméras de surveillance ont été installées à la succursale de Brossard, du 24 octobre au 7 novembre 2016. Le syndic a expliqué hier que les images filmées montraient M. Sioufi prenant les comprimés et les insérant dans sa poche gauche. Une fois dans un bureau, il en consommait.
Interpellé par la compagnie d’enquête le 8 novembre dernier, M. Sioufi avait à ce moment 68 comprimés dans ses poches.
ENTRAVE
« Ça a pris trois fois avant que M. Sioufi vide le contenu total de sa poche », a souligné Josée Morin, du syndic de l’OPQ, ajoutant que, contrairement à ce qu’il avançait, l’homme n’avait pas d’ordonnance à jour pour ces médicaments.
Hier, M. Sioufi a plaidé coupable d’avoir entravé l’enquête de l’OPQ et d’avoir menti. Selon le syndic, il a nié les faits à plusieurs reprises, et a même imputé la faute des problèmes d’inventaire à d’autres employés.
Lors du visionnement des vidéos, il aurait répondu au syndic : « It’s a joke [c’est une blague], on ne voit même pas mon visage. »
« Il chantonne durant le visionnement », a ajouté Mme Morin.
M. Sioufi s’est dit intimidé par les employés de la compagnie d’enquête.
« Je me suis senti absolument menacé, ils disaient qu’ils pouvaient appeler la police. »
STRESS
Le 15 novembre dernier, M. Sioufi a démissionné volontairement, sans quoi le syndic aurait demandé une radiation d’urgence. Il ne travaille plus depuis ce temps.
Par ailleurs, les problèmes de consommation de M Sioufi remontaient à plusieurs années. En janvier 2016, il a suivi une cure de désintoxication de quatre jours, mais a recommencé à consommer en juillet 2016, en raison de problèmes familiaux.
« Le stress était insupportable », dit M. Sioufi, ajoutant qu’il a maintenant surmonté sa dépendance.
Les deux parties ont recommandé une radiation de quatre mois.
Pharmacien depuis 1993, Paul Sioufi n’avait pas d’antécédents disciplinaires. Le Conseil de discipline a pris le tout en délibéré. 514.599.5888 8038