Le Journal de Montreal

Une réforme insuffisan­te, selon le sénateur Boisvenu

- KATHRYNE LAMONTAGNE

QUÉBEC | Le plan d’action annoncé par la ministre de la Justice afin d’améliorer le régime d’indemnisat­ion des victimes d’actes criminels n’est rien d’autre qu’une «réforme bureaucrat­ique», déplore le sénateur Pierre-Hugues Boisvenu, qui milite pour une humanisati­on du système.

«La réforme de la ministre, c’est juste pour faire en sorte que les victimes se fassent dire non plus rapidement, peste le sénateur. Depuis 2006, c’est la 5e ou 6e fois que les gouverneme­nts rajoutent de l’argent plutôt que de faire une réforme. Et le niveau de satisfacti­on des victimes n’augmente pas.»

NOUVELLES RESSOURCES

La ministre Stéphanie Vallée a dévoilé jeudi des mesures de 54 M$ afin d’améliorer les services offerts par l’IVAC. Cette somme servira principale­ment à ajouter de nouvelles ressources à l’organisme, avec l’objectif de répondre plus rapidement aux demandeurs.

Dans le cadre de cette réforme, la notion de victime a aussi été revue. Cette dernière inclut désormais les cas d’assassinat d’un enfant par un de ses parents. Ainsi, près de huit ans après que son ex-conjoint Guy Turcotte eut assassiné leurs enfants, Isabelle Gaston a finalement été reconnue comme une victime d’acte criminel aux yeux de l’État.

Pour M. Boisvenu, cette avancée demeure totalement insuffisan­te. «Vous avez deux familles. Dans un cas, c’est le conjoint qui a tué l’enfant: l’autre parent va avoir de bons services. Dans l’autre, c’est le voisin qui a tué l’enfant: il n’aura aucun service. Expliquez-moi ça. Expliquez-moi cette logique-là», lance-t-il.

Il est grand temps selon lui que le gouverneme­nt planche sur une «vraie réforme», qui passerait par l’adoption d’une charte des droits des victimes et une refonte complète de la structure, qui exclut trop de victimes, dit-il.

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PPIeRRe-Hugues BoIsvenu Sénateur

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