Une réforme insuffisante, selon le sénateur Boisvenu
QUÉBEC | Le plan d’action annoncé par la ministre de la Justice afin d’améliorer le régime d’indemnisation des victimes d’actes criminels n’est rien d’autre qu’une «réforme bureaucratique», déplore le sénateur Pierre-Hugues Boisvenu, qui milite pour une humanisation du système.
«La réforme de la ministre, c’est juste pour faire en sorte que les victimes se fassent dire non plus rapidement, peste le sénateur. Depuis 2006, c’est la 5e ou 6e fois que les gouvernements rajoutent de l’argent plutôt que de faire une réforme. Et le niveau de satisfaction des victimes n’augmente pas.»
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La ministre Stéphanie Vallée a dévoilé jeudi des mesures de 54 M$ afin d’améliorer les services offerts par l’IVAC. Cette somme servira principalement à ajouter de nouvelles ressources à l’organisme, avec l’objectif de répondre plus rapidement aux demandeurs.
Dans le cadre de cette réforme, la notion de victime a aussi été revue. Cette dernière inclut désormais les cas d’assassinat d’un enfant par un de ses parents. Ainsi, près de huit ans après que son ex-conjoint Guy Turcotte eut assassiné leurs enfants, Isabelle Gaston a finalement été reconnue comme une victime d’acte criminel aux yeux de l’État.
Pour M. Boisvenu, cette avancée demeure totalement insuffisante. «Vous avez deux familles. Dans un cas, c’est le conjoint qui a tué l’enfant: l’autre parent va avoir de bons services. Dans l’autre, c’est le voisin qui a tué l’enfant: il n’aura aucun service. Expliquez-moi ça. Expliquez-moi cette logique-là», lance-t-il.
Il est grand temps selon lui que le gouvernement planche sur une «vraie réforme», qui passerait par l’adoption d’une charte des droits des victimes et une refonte complète de la structure, qui exclut trop de victimes, dit-il.