« Sans accord équitable », Trump se retirera de l’ALENA
Le président maintient la pression sur le Canada et le Mexique
OTTAWA | (AFP) Le Canada et le Mexique ont obtenu un sursis dans leur difficile relation commerciale avec l’Amérique de Donald Trump, le président des États-Unis revenant sur la menace de mettre fin purement et simplement à l’accord de libre-échange nord-américain (ALENA).
C’est après un entretien téléphonique avec le président mexicain Enrique Peña Nieto et le premier ministre canadien Justin Trudeau que Donald Trump a tranché. «Il est de mon pouvoir de remettre le traité de l’ALENA à jour, via la renégociation», a annoncé le président Trump à l’issue des entretiens.
DÉCRET FINALISÉ
Mais, a-t-il prévenu à la Maison-Blanche hier, «si je n’étais pas en mesure de conclure un accord équitable [...] je mettrais un terme à l’ALENA».
Le décret présidentiel mettant fin à l’ALENA était finalisé et prêt à signer, avant que finalement Trump ne change d’avis.
«Cela a été une possibilité réelle et nous avons eu la confirmation que c’est quelque chose qui a été envisagé», a déclaré hier à Mexico Luis Videgaray, ministre des Affaires étrangères.
Après un premier appel mardi pour défendre ses exportations de bois de construction que M. Trump a décidé de taxer, Justin Trudeau a repris son téléphone 24 heures plus tard pour appeler la Maison-Blanche.
«Nous avons eu une bonne conversation et en effet (Trump) a dit qu’il pensait annuler» cet accord, a confié hier M. Trudeau, en déplacement en Saskatchewan.
En vigueur depuis 1994, l’ALENA est l’un des plus importants accords de libre circulation de marchandises dans le monde. C’est seulement en 2008 que les derniers droits de douane ont été supprimés, à l’exception du bois de construction et de la quasi-totalité des produits laitiers.
RENÉGOCIATION
M. Trudeau s’est dit ouvert à une renégociation.
Au fil de ses interventions, Justin Trudeau défend le libreéchange avec ses deux partenaires et rappelle que pour les exportateurs américains, le Canada est leur premier marché.
Du côté de Donald Trump, qui veut privilégier les emplois américains, un trait de plume pur et simple sur cet accord n’est pas du goût de ces exportateurs, notamment pour les industriels de l’automobile et de l’agroalimentaire.