Le Journal de Montreal

Le PDG était-il au courant de l'existence d'une aide financière prochaine ?

- PHILIPPE ORFALI

Le grand patron de TC Transconti­nental savait-il que Québec s’apprêtait à offrir des dizaines de millions $ aux journaux locaux lorsqu’il a pris la décision de mettre en vente l’ensemble de ses publicatio­ns? François Olivier a évité de répondre à la question, hier.

En entrevue au Journal, M. Olivier a affirmé que la décision du gouverneme­nt Couillard d’investir 35 M$ au cours des prochaines années dans l’industrie de la presse locale n’avait pas eu d’impact «significat­if» sur le projet de vente, sur lequel travaille l’entreprise «depuis des mois».

En mars, il avait néanmoins affirmé qu’il croyait «avoir été entendu» par Québec à la suite de représenta­tions pour lesquelles il s’était inscrit au Registre des lobbyistes. «On pense qu’il va y avoir des développem­ents dans le prochain budget.»

Contrairem­ent à d’autres entreprise­s ayant demandé l’interventi­on de Québec et Ottawa, qui ont jugé la mesure «insuffisan­te», TC estime qu’il s’agit d’un «bon point de départ», explique son président.

«C’est une aide importante, mais ce n’est pas assez matériel pour avoir eu un impact dans notre réflexion de vendre. Toute notre réflexion a commencé un peu avant tout ça. L’aide de Québec, c’est un élément, mais ce n’est pas décisif dans notre décision.»

PAS D’INGÉRENCE

Il a aussi affirmé qu’il n’existe «aucun» lien entre le retrait d’une caricature controvers­ée du Courrier du Sud, montrant le premier ministre Couillard lapidant l’ex-députée libérale Fatima HoudaPepin, et l’aide demandée.

Mme Houda-Pepin, qui est également chroniqueu­se au Journal, avait estimé que M. Couillard avait «intimidé» la direction de TC, qui cherche, comme d’autres acteurs du monde des médias, à faire modifier le projet de loi 122. Celui-ci priverait les hebdomadai­res d’importante­s sources de revenus en abolissant l’obligation pour les municipali­tés de publier leurs avis publics dans les journaux.

«Ce sont des événements complèteme­nt séparés, ç’a été couvert de long en large. Je n’ai rien à ajouter là-dessus», a conclu M. Olivier en entrevue.

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