C’est aussi un peu de votre faute
Vous semblez pas mal choqués par les patrons de Bombardier qui se sont versé de généreuses augmentations de salaire. Devant la pression du peuple et des médias, le PDG du conseil d’administration, Pierre Beaudoin, et le PDG Alain Bellemare ont finalement décidé de faire marche arrière. Je me demande bien pourquoi?
Vous pensez qu’ils l’ont eu facile pendant la dernière année? Moi je pense qu’ils ont travaillé pas mal fort. Des déjeuners d’affaires, des lunchs, des soupers, des 5 à 7, des parties de golf… tout ça pour téter des subventions aux bonnes personnes. Ce n’est pas un boulot facile!
D’ailleurs, ceux qui défendent chaque fois les subventions à Bombardier et qui me traitent de tous les noms quand je m’y oppose, avaient raison: ce genre de subventions permet de préserver au Québec de très bons emplois… Une demi-douzaine de très, très bons emplois.
INDIGNATION
Une chose m’agace, par contre. C’est bien beau l’indignation collective, mais elle était où, cette indignation, quand Québec et Ottawa ont annoncé ces subventions? Une bonne partie d’entre vous était favorables à la chose. Ça parlait de «fleurons», de «retombées économiques». Là, vous maugréez? Vous pensiez peut-être que les patrons allaient réduire leurs salaires? Votre naïveté me touche. Mais votre indignation, c’est au moment de l’octroi des subventions qu’il fallait l’exprimer.
Des PDG qui se font offrir la Lune pendant que l’action végète et que les petits investisseurs mangent leurs bas, ce n’est malheureusement pas nouveau. Je pense notamment à Yellow Media, il y a quelques années. L’entreprise qui avait fait perdre une fortune aux petits actionnaires avait versé la même année 1,74 million $ aux membres de son conseil d’administration, une hausse de 26 %. Et ce n’est qu’un exemple.
COPAINS-COPAINS
Si au moins on pouvait se fier aux conseils d’administration. Malheureusement, dans bien des cas, le président du conseil et le PDG sont copains-copains, et tout le monde semble se connaître dans ce petit monde.
Que reste-t-il aux actionnaires comme option? Celle de voter avec leur portefeuille. La rémunération et les bonis versés à un PDG incompétent vous scandalisent? Vendez vos actions et investissez ailleurs!
Par contre, quand ce sont les politiciens qui nous forcent à «investir» avec nos impôts, comme dans le cas de Bombardier, on ne peut pas faire grand-chose. Mais justement, c’est vers eux qu’on devrait diriger notre indignation. Les patrons de Bombardier ne font que profiter de politiques que vous, citoyens aujourd’hui indignés, avez cautionnées.