En attente du médicament de la dernière chance
Il réclame l’approbation du ministre Gaétan Barrette
QUÉBEC | Alors qu’il s’apprête à jouer ses dernières cartes avec un traitement expérimental de 800 000 $ aux États-Unis, un homme de Québec réclame l’aide du ministre de la Santé pour obtenir un médicament qui lui permettra de tenir jusque-là.
La santé de Mathieu Grégoire, ce père de famille aux prises avec une rare et virulente récidive de leucémie, dont Le Journal avait fait état, se détériore et les nouvelles de ses traitements ne sont pas très bonnes.
Le Blinatumomab, un médicament défrayé par l’hôpital qui devait lui permettre de vivre une rémission afin de subir une greffe de moelle osseuse, ne donne pas les résultats escomptés.
«L’équipe d’hématologie vient de décider d’arrêter le Blinatumomab étant donné que ça ne fonctionne pas du tout», a expliqué Marjorie Chabot, la conjointe de Mathieu, car ce dernier n’est pas assez en forme pour parler au Journal.
DÉMARCHES
Mathieu a contacté plusieurs hôpitaux aux États-Unis où se donne le traitement expérimental CAR-T, au coût de 800 000$. Ses proches ont lancé une campagne de sociofinancement pour y arriver.
Quelques centres hospitaliers ont accepté qu’il participe aux essais cliniques. La mauvaise nouvelle, c’est que la liste d’attente est de deux mois avant d’obtenir une place. Ces mois, Mathieu ne les a pas. «Le genre de temps que nous n’avons pas s’il ne reçoit aucun traitement», a illustré Marjorie.
Par chance, l’équipe d’hématologie de Mathieu a trouvé un autre médicament, l’Inotuzumab. Cette trouvaille lui permettrait d’acheter du temps afin qu’il puisse se rendre aux États-Unis, ou même, espérer une greffe.
Mais, encore une fois, ce médicament n’est pas approuvé par Santé Canada. Le délai afin d’obtenir ce produit pourrait durer trois semaines.
«C’est un médicament qui n’est pas encore sur le marché et il y a des délais avec la compagnie pharmaceutique Pfizer», a expliqué sa conjointe.
SUIVI
Entre temps, l’hôpital a fait une demande de compassion à Pfizer. Puis, afin que le processus s’accélère, Mathieu a approché le bureau du ministre de la Santé du Québec Gaétan Barrette. Ce dernier a le pouvoir discrétionnaire d’approuver et faire entrer au pays des médicaments lors de situations d’exception. «Nous avons posé une demande, et nous attendons des nouvelles», a indiqué Marjorie. Le cabinet du ministre de la Santé suit la situation de près, se disant sensible à la situation de Mathieu, sans toutefois pouvoir brûler d’étapes.
«On ne peut pas aller plus vite. On ne peut pas faire d’étapes supplémentaires avant que la demande soit analysée par le fabricant», a indiqué Julie White, la porte-parole du ministre.