Poutine au Canada
Étrange cette affection de certains intellectuels occidentaux pour Vladimir Poutine. Inquiétante aussi.
Que l’homme fort du Kremlin décriminalise la violence conjugale, persécute les homosexuels, bâillonne les médias, fasse assassiner ses opposants politiques, envahisse des territoires souverains, que son armée pilonne hôpitaux et convois humanitaires en Syrie, il trouve quand même de nombreux appuis au Canada et au Québec.
À gauche, parmi les nostalgiques de la grandeur soviétique et à droite, chez les pro-Trump.
INGÉRENCE RUSSE ?
La campagne de désinformation lancée cette semaine, manifestement pour nuire à Chrystia Freeland, la nouvelle ministre des Affaires étrangères du Canada, est passée sous le radar au Québec.
Lundi, le gouvernement fédéral annonçait le prolongement de la mission canadienne des Forces armées canadiennes en Ukraine jusqu’en 2019. Cette mission de formation, sous l’égide de l’OTAN, avait été approuvée par Stephen Harper en 2014.
Mercredi, le Globe and Mail révélait que le grand-père de madame Freeland avait dirigé la rédaction d’un journal nazi en Pologne pendant la guerre. Une information que la ministre aurait, selon des sites polonais prorusses, dissimulée par exprès.
Il n’en fallait pas plus pour que nos idiots utiles de Vladimir Poutine réclament sa démission. Le conflit d’intérêts créé par ses racines ukrainiennes et sa filiation avec un nazi, qu’elle n’a jamais connu, la rendraient inapte à diriger la diplomatie canadienne.
Surtout qu’elle est interdite de séjour en Russie avec 12 autres Canadiens depuis 2013, représailles du Kremlin aux sanctions imposées par le Canada à la suite de l’invasion de la Crimée.
Journaliste de carrière, Chrystia Freeland, qui a été chef de bureau pour le Financial Times à Moscou, a souvent critiqué les politiques expansionnistes russes. Or, la tolérance de Vladimir Poutine à la critique rappelle celle du président américain…
On dit aussi qu’il a la mémoire longue et la vengeance facile.
Et qu’il n’hésiterait pas à s’ingérer dans les affaires du Canada, si ce n’est déjà fait.