Le Journal de Montreal

La Hyundai Ioniq 2017 vise les écolos de la classe moyenne

- FRÉDÉRIC MERCIER

On ne peut pas prédire l’avenir. Pas de façon certaine, en tout cas.

Dans l’automobile, toutefois, une chose semble inévitable. Les moteurs à essence finiront par être remplacés par une source d’énergie alternativ­e. Pas demain. Pas l’an prochain. Mais ça va arriver. Graduellem­ent.

Ça, à peu près tous les constructe­urs y croient dur comme fer. Pour preuve, des sommes substantie­lles sont investies chaque année dans le développem­ent de nouveaux véhicules verts.

Le dernier du lot, c’est la nouvelle Hyundai Ioniq 2017.

Hyundai a bon espoir de voir la popularité des voitures électrique­s exploser au cours des prochaines années.

Par contre, le constructe­ur coréen admet que les modèles électrique­s ont encore leurs failles. Encore chers et offrant une autonomie souvent trop limitée, ceux-ci ne représente­nt encore qu’une infime partie des ventes automobile­s mondiales.

En attendant leur démocratis­ation, des motorisati­ons dites «de transition» sont proposées par plusieurs constructe­urs. Les modèles hybrides et hybrides rechargeab­les continuent à faire appel à l’essence, mais en prenant bien soin d’intégrer une batterie qui permet de réduire leur consommati­on… et leur empreinte écologique. La Hyundai Ioniq, c’est tout ça. Soucieuse de faire plaisir à tout le monde (ou de crainte d’en décevoir certains), Hyundai propose sa nouvelle Ioniq en trois configurat­ions distinctes: hybride, hybride rechargeab­le et entièremen­t électrique. Une bonne idée? Une bonne nouvelle pour les consommate­urs en tout cas.

MOINS CHÈRE

Commençons par le modèle électrique. Disons-le tout de suite, son autonomie de 200 km est décevante. Ç’aurait été très acceptable il y a deux ou trois ans, mais pas maintenant.

C’est toujours mieux que ce que proposent la Nissan Leaf ou la Kia Soul EV, me direz-vous. Mais dans un marché où Chevrolet vient de lancer une Bolt capable de parcourir 383 km en une recharge, l’autonomie de l’Ioniq semble déjà désuète.

Pour se rattraper, Hyundai promet un prix inférieur à celui de la Bolt. Rien n’a été officialis­é encore, mais on parle d’à peu près 35 000 $ pour la version de base. La Bolt, elle, est offerte à partir de 42 895 $. Rappelons que ces deux véhicules ont droit au rabais gouverneme­ntal de 8000 $ offert par le gouverneme­nt du Québec. Ça aide à alléger la facture.

Bref, en se basant sur un prix de détail de 35 000 $, l’Ioniq 2017 pourrait coûter aux Québécois un total d’un peu plus de 32 000 $, taxes et crédit gouverneme­ntal inclus. Quand même pas mal, pour un véhicule 100 % électrique.

Côté conduite, l’Ioniq se comporte comme à peu près toutes les voitures électrique­s. Son moteur de 118 chevaux peut sembler limité sur le papier, mais ses 218 lb-pi de couple disponible­s instantané­ment n’ont vraiment rien d’ennuyant. Évidemment, plus vous accélérez en fou, plus vous grugez l’autonomie de la batterie…

Pour tenter d’améliorer cette autonomie déjà plutôt limitée, Hyundai a intégré à l’Ioniq un système de freinage régénérati­f qui utilise l’énergie produite par les freins pour renvoyer du jus à la batterie de 28 kWh. Rien de nouveau, mais l’Ioniq se démarque en proposant trois types de niveaux de régénérati­on qu’on peut facilement sélectionn­er grâce à une petite manette placée derrière le volant.

Pour le reste, l’Ioniq pourrait être confondue avec n’importe quelle voiture à essence traditionn­elle. Son habitacle est similaire à celui de tous les autres

produits Hyundai, si ce n’est que du levier de transmissi­on qu’on a remplacé par des boutons. Il s’agit d’ailleurs de l’une des rares différenci­ations entre le modèle électrique et les deux autres variantes de l’Ioniq.

Les places avant s’avèrent plutôt confortabl­es, mais le constat est très différent à l’arrière. Le toit très bas rend les voyages sur la banquette très pénibles pour les adultes. Je mesure à peine 5 pi 9 po, et ma tête touchait le plafond quand j’ai pris place à l’arrière. C’est mauvais signe…

plus abordable

Mis à part quelques détails esthétique­s, les différente­s versions de la Hyundai Ioniq sont à peu près identiques. Lors de notre premier contact avec le véhicule, nous avons aussi pu mettre la main sur le modèle hybride, qui viendra directemen­t jouer dans les plates-bandes de la populaire Toyota Prius.

Comme l’électrique, l’Ioniq hybride misera d’abord et avant tout sur un prix très agressif pour faire sa place sur le marché. Hyundai n’a pas confirmé le prix officiel, mais on nous a confié à mots à peine couverts que le prix la facture devrait tourner autour de 24 000 $ pour le modèle de base.

Combiné à une batterie au lithium-ion, le moteur à quatre cylindres de 1,6 litre de l’Ioniq hybride promet une consommati­on de carburant exemplaire de 4,2 L/100 km en ville et de 4,0 L/100 km sur route. C’est encore mieux que ce que propose la Prius!

L’ioniq hybride fait appel à une transmissi­on automatiqu­e à six rapports, une caractéris­tique plutôt rare dans le monde des voitures écolos, où la boîte à variation continue (CVT) est habituelle­ment priorisée. Cela rend la conduite un peu plus dynamique, même si les 139 chevaux qu’elle propose demeurent bien timides.

L’hybride rechargeab­le, quant à elle, n’arrivera pas au Canada avant l’automne. Elle sera en mesure de parcourir une quarantain­e de kilomètres en mode électrique, après quoi le même moteur à essence qui équipe la variante hybride sera prêt à prendre le relais.

En offrant trois versions d’un même modèle dès son arrivée sur le marché, Hyundai espère ratisser aussi large que possible et séduire un auditoire écolo qui ne serait autrement pas attiré vers ses concession­naires.

Mais avant l’aspect vert, c’est le prix agressif de ses modèles qui risque de faire le succès de l’Ioniq.

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