Le Journal de Montreal

Les cols bleus votent en faveur de leur présidente

- BENOÎT PHILIE — Avec la collaborat­ion de Christophe­r Nardi

La controvers­ée présidente du Syndicat des cols bleus de Montréal a reçu l’appui de 66% de ses membres à l’issue d’un vote de confiance symbolique hier soir, après avoir été désavouée dans un scrutin similaire il y a un mois.

«Je suis élue pour des conditions de travail, pas pour de la petite guéguerre interne», a déclaré aux journalist­es Chantal Racette, entourée de partisans après l’annonce des résultats. «J’espère qu’aujourd’hui c’est clair. Les membres veulent passer à autre chose.»

Seuls 914 des 6500 membres du syndicat se sont rendus à l’église Saint-Arsène, rue Bélanger, pour voter entre 6 h et 20 h hier. Au total, 601 personnes ont donné leur appui à la présidente.

Le 10 décembre dernier, un peu plus de 200 membres s’étaient exprimés contre elle lors d’une assemblée générale, ce qui représenta­it alors 50,6 % du vote de confiance.

Une issue que la principale intéressée avait rejetée du revers de la main, disant douter de la fiabilité des résultats et dénonçant une tentative de ses opposants de la déloger de son poste.

UN VOTE CONTESTÉ

De nombreux membres du syndicat ont pour leur part boycotté et contesté le vote consultati­f d’hier, organisé par la présidente elle-même à quelques jours de préavis. La consultati­on n’aurait pas été approuvée par l’exécutif, selon le directeur syndical Claude Sauvé, qui dénonce un «rallye illégal».

«Je me suis rendu à l’église où s’est déroulé le vote. C’était un cirque. Il y avait des banderoles qui disaient “vote d’appui à la présidente” et il y a plein de membres qui n’avaient toujours pas reçu de convocatio­n hier», a-t-il dit au Journal.

Le président du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), Mark Hancock, a aussi déclaré par communiqué mercredi qu’il ne cautionner­ait pas ce vote de confiance, disant qu’il ne respectait pas les règlements syndicaux.

La présidente du local 301 du SCFP a vécu une année tumultueus­e en 2016 après avoir traité une juge de «crisse de folle» et avoir fait installer des GPS sur la voiture de deux directeurs du syndicat pour les surveiller.

 ??  ?? CHANTAL RACETTE Présidente du Syndicat
CHANTAL RACETTE Présidente du Syndicat

Newspapers in French

Newspapers from Canada