Sans gêne ni pantalon dans le métro
1. À la station Mont-Royal, des passagers en sous-vêtement montent à bord du wagon. 2. C’est le temps de se mettre à l’aise avant de monter à bord du métro. 3. Cédric Robillard et Jean-Benoit Fiot y trouvent leur compte en voyant les réactions étonnées ou amusées dans le regard des usagers du métro. 4. Mary McQuade voulait tenter l'expérience de prendre le métro en bobettes cette année, après en avoir entendu parler. Le froid extérieur n’a pas ralenti les ardeurs de dizaines de personnes qui ont exhibé leurs sousvêtements dans le métro de Montréal, parfois loufoques et colorés, dans le cadre du «No Pants Subway Ride».
Il était 14 h 45, hier, au métro Mont-Royal, lorsque tous ont retiré leur pantalon pour laisser voir à qui le voulait leur sous-vêtement. Si pour certains, c’était l’occasion de laisser tomber les barrières, pour d’autres, c’était une façon de créer des interactions entre inconnus.
«Les gens nous sourient, nous saluent, a lancé Cédric Robillard, qui souhaitait apporter un peu de ludisme dans la monotonie du métro. Ils ont de petits regards interrogateurs, alors qu’habituellement, ils montent dans le métro, s’enferment dans leur journal et ne lèvent pas la tête.»
Les participants se sont mêlés à la foule du quai, comme si de rien n’était, pour entrer dans différents wagons. Ils parlaient, lisaient, écoutaient leur musique ou même dessinaient devant certains regards amusés alors que d’autres les ignoraient.
Pas particulièrement extraverti, Joseph, qui a préféré taire son nom de famille, en était à sa troisième année de participation.
«On peut avoir peur que les gens nous jugent, mais des fois, il faut s’en foutre, a affirmé celui qui aime se mettre à l’épreuve dans des situations inconfortables. J’adore voir les faces que les gens font, c’est tellement drôle. Ils sont confus, et on ressent le malaise.»
Les participants en sous-vêtement ont fini leur traversée au sein du réseau de métro à la station Berri-UQAM, en fin d’après-midi.
À MONTRÉAL ET AILLEURS
Cet événement «sans cause ni but», des mots mêmes de l’organisateur Maxime Gareau, est devenu une tradition à Montréal, puisqu’il existe depuis 2009 et se déroule en collaboration avec la STM et la police, tant que les «participants conservent leurs sous-vêtements», précise la STM.
Créé par Improv Everywhere, à New York, en 2002, la journée se tenait simultanément dans plusieurs grandes villes du monde, comme à Paris, Bruxelles, Londres, Mexico, Prague ou Moscou.