Le Journal de Montreal

Plus qu’une mode passagère

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Les camions de rue ne vendent plus seulement de la bouffe. On y vend maintenant du vin, des vêtements et on peut y trouver un emploi. La mode ne fait que commencer, selon un entreprene­ur qui aménage ces camions.

«On va voir de plus en plus de camions et à toutes les sauces, croit Pascal Rousseau, fondateur de Camion Unique, spécialisé dans l’aménagemen­t des camions commerciau­x. Les gens ont adopté le concept. C’est rendu une mode et on n’a pas atteint le pic. Le marché n’est pas encore saturé.»

Dans son atelier de Laval, 6000 pieds carrés sont dédiés à la confection sur mesure de camions en tous genres, dont le coût peut varier entre 40 000 $ et 200 000 $, selon les matériaux utilisés.

Camions de bouffe, de bière, dédiés à la recherche d’emploi ou simplement à la promotion, sont quelques-uns des projets auxquels M. Rousseau a participé.

«On a fait par exemple un camion de café, pas pour vendre le café, mais pour le promouvoir. Ils s’installent devant une épicerie et font goûter leur produit.»

Le succès du camion résiderait d’ailleurs dans son pouvoir d’outil promotionn­el, selon l’entreprene­ur.

«Le camion mobile va attirer beaucoup plus l’attention qu’un local fixe. En plus, le commerçant est plus versatile et peut se déplacer selon la demande.»

Plusieurs veulent profiter de cette opportunit­é d’affaires ce qui explique que Pascal Rousseau reçoive une vingtaine de demandes par semaine pour de nouveaux camions, mais il ne peut pas tous les faire.

LE SENS DES AFFAIRES

Cet ancien entreprene­ur en transport a réorienté sa carrière grâce à sa conjointe.

«Ma copine a fondé le Lucky’s Truck et elle l’avait aménagé de façon artisanale, mais ce n’était vraiment pas adéquat. Un dimanche, j’ai réaménagé son camion à ma façon et c’est comme ça que j’ai commencé.»

Séduits par l’aménagemen­t du camion, d’autres entreprene­urs lui ont passé des commandes.

«J’ai réalisé celui de Martin Picard, Le Pied de Cochon et je me suis lancé officielle­ment en affaire en 2013.»

Depuis, il dit réaliser une moyenne de deux camions par mois et recevoir des demandes du monde entier.

«Récemment, on a eu une demande d’Europe pour faire un bureau des ventes mobiles pour des agents immobilier­s.»

TROP DE DEMANDES

L’engouement se fait sentir à tel point que l’offre peine à répondre à la demande confirme l’Associatio­n des Restaurate­urs de Rue du Québec.

«En plus des camions qui ont des permis de la Ville, on approvisio­nne 250 évènements par année, dont 70 % à Montréal, explique Gaëlle Cerf, vice-présidente de l’Associatio­n, qui compte 47 membres. En ce moment, on a assez de demandes pour faire vivre au moins 20 camions supplément­aires.»

BOUTIQUES-CAMION

À l’image du succès de la bouffe de rue, plusieurs industries veulent leur part du gâteau.

La Montréalai­se Atelier a lancé son camion-boutique l’an passé et réalise déjà 30 % de son chiffre d’affaires via ce canal de distributi­on.

«Le but est de vendre bien sûr, mais aussi de faire connaître la marque d’une autre façon», indique Sabrina Barila, fondatrice de La Montréalai­se Atelier.

Aujourd’hui, au moins trois autres camions-boutique ont été créés et le phénomène pourrait bien s’étendre. «On espère que la Ville va nous donner aussi des permis, car pour le moment on peut seulement vendre dans des festivals ou sur des terrains privés», ajoute Mme Barila.

 ??  ?? 1. Un camion peut coûter entre 40 000 $ et 200 000 $, selon les matériaux utilisés. 2. Pascal Rousseau, fondateur de Camion Unique. 3. Certains camions n’ont pour vocation que de promouvoir les produits, comme ici, le café.
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1. Un camion peut coûter entre 40 000 $ et 200 000 $, selon les matériaux utilisés. 2. Pascal Rousseau, fondateur de Camion Unique. 3. Certains camions n’ont pour vocation que de promouvoir les produits, comme ici, le café. 3 2 1

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