Le Journal de Montreal

Des crèmes glacées originales

Le soleil brille sur le Mile-End. À côté du populaire Fairmount Bagel, des gens font la queue devant la crèmerie Kem CoBa. Dans le quartier, c’est le signe indéniable du retour du printemps.

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Depuis l’an dernier, les propriétai­res de la nouvelle crèmerie en vogue à Montréal ont le vent dans les voiles. Dès que le beau temps pointe le bout du nez, c’est la folie devant leur petit commerce vert et rose bonbon, ouvert en 2011 à la suite d’une série d’heureux hasards de la vie.

«Certains jours, les gens arrivent avant l’ouverture des portes. Ils peuvent attendre jusqu’à 40 minutes sans jamais perdre patience», s’étonnent les heureux propriétai­res, Vincent Beck et Diem Ngoc Phan, une Vietnamien­ne arrivée au Québec à l’âge de deux ans avec la première vague de boat people en 1975.

La clé de leur succès: la qualité du service et de leurs produits, et l’originalit­é des saveurs offertes. Peu importe le nombre de clients en attente, le couple tient à conserver et à entretenir la richesse de leurs échanges avec eux; des locaux pour la plupart, en provenance de tous les horizons et de plus en plus de curieux venus de Laval, Longueuil et même des États-Unis pour découvrir leurs glaces où s’entremêlen­t des parfums chargés de souvenirs d’Asie, d’Europe et d’Afrique.

RETOUR AUX SOURCES

«Nos saveurs évoquent nos racines», dit Vincent. La glace parfumée aux feuilles de pandanus rappelle les origines de sa conjointe Diem. «Au Vietnam, cette feuille est un peu comme votre vanille», explique Diem. Leur crème glacée aux figues et à l’orange, un nouveau produit de cette année, ramène Vincent dans l’univers de son enfance, en France, où il a grandi à l’ombre des figuiers avant de venir s’installer au Québec en 2003.

Il a rencontré son âme soeur à la pâtisserie de Gascogne où ils travaillai­ent tous les deux comme pâtissiers. «On s’est vu, on s’est aimé et on a décidé de partir en voyage en Asie pendant toute une année», résume Vincent.

À leur retour, ils ont publié un livre relatant leurs aventures chargées d’odeurs et de saveurs. Un retour aux sources pour Diem, qui n’avait jamais remis les pieds dans son pays d’origine. Tous les parfums découverts làbas leur auront permis d’alimenter leur créativité lorsqu’ils ont finalement décidé d’ouvrir leur propre commerce à leur retour.

«Un coup de tête», se souvient Vincent. Il connaissai­t la propriétai­re de l’ancienne crèmerie qui occupait leur local actuel. Elle voulait vendre. Ils n’avaient pas l’argent pour acheter, mais l’oncle de Diem, Chu Bas, un personnage doué d’un sixième sens, leur a fortement conseillé d’aller de l’avant.

Le succès était garanti, selon lui. Il ne manquait que de l’eau dans le décor pour que l’énergie circule. Qu’à cela ne tienne. Vincent a acheté une murale de bulles d’eau avec les revenus de leur livre. La famille les a soutenus financière­ment et leur passion jumelée à de longues heures de travail (jusqu’à 110 heures par semaine en été) a fait le reste.

Pourquoi Kem CoBa? Parce que Kem veut dire crème glacée en vietnamien et coba, tante numéro trois (Diem est la tante numéro trois de sa famille).

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