Le Journal de Montreal

Des dizaines d’élèves de maternelle relocalisé­s

La pénurie de places dans les écoles de Terrebonne s’aggrave

- CAMILLE LAURIN-DESJARDINS

La pénurie de places dans les écoles primaires de Terrebonne s’aggrave, alors que le boom démographi­que ne cesse de s’accentuer. Et la situation ne risque pas de s’améliorer avant 2018, au plus tôt, selon la commission scolaire.

Pour la rentrée 2015, ce sont 108 petits Terrebonni­ens qui devaient entrer à la maternelle à l’école de L’Étincelle, tout près de chez eux, qui seront relocalisé­s. Parmi eux, 44 seront envoyés dans une école de Mascouche.

TRANSFERT AU PRÉSCOLAIR­E

«À Terrebonne, c’est la première année où on devra en transférer autant, dit Éric Ladouceur, de la Commission scolaire des Affluents (CSA). Ça fait des années qu’on vit ce problème dans le secteur, à Mascouche et à La Plaine. Sur notre territoire, qui couvre huit municipali­tés, on prévoit chaque année environ 1000 élèves de plus.»

Les petits de maternelle seront donc transférés à Mascouche, où une nouvelle école a été construite. La CSA prévoit retirer d’autres classes de maternelle à l’école de l’Étincelle, l’an prochain, pour que les élèves puissent revenir pour leur première année.

«Notre politique est qu’on préfère les transférer au préscolair­e, pour qu’ils puissent ensuite revenir et faire leur primaire dans la même école, explique M. Ladouceur. C’est mieux que de les changer en 6e année, alors qu’ils devront encore changer l’année suivante.»

S’ADAPTER À DEUX MILIEUX

Audrey Lozier-Sergerie, dont le fils Jacob entrera à la maternelle en septembre, n’est pas convaincue par cette explicatio­n. Comme elle ne pourra pas se permettre de faire un détour par Mascouche tous les matins, alors qu’elle travaille au centre-ville de Montréal, Jacob ira au service de garde à Terrebonne, où un autobus le cueillera pour l’emmener à son école, un trajet d’environ vingt minutes, selon la CSA. Et viceversa le soir.

«Il va manquer des activités parascolai­res pour faire le trajet d’autobus et il va devoir s’adapter à deux milieux différents en même temps, à 5 ans. Le problème augmente, et personne ne fait rien!», s’insurge-t-elle.

Un projet d’école est en cours, à Terrebonne. La commission scolaire a obtenu une subvention du ministère de l’Éducation en 2013 pour cette nouvelle école, mais la constructi­on n’est toujours pas commencée, selon Éric Ladouceur.

«Il y avait un nouveau développem­ent qui s’opérait, et nous avons demandé à la Ville de nous réserver un terrain pour une école. Mais il n’y a pas encore d’infrastruc­tures… Pour l’instant, on parle d’une ouverture en 2018.»

La Ville de Terrebonne prévoit même que cela pourrait aller en 2020. «C’est un immense développem­ent, la Ville n’est pas encore en phase de planificat­ion», explique Joël Goulet, porte-parole de la direction générale.

Les trois prochaines rentrées promettent donc d’être encore des casse-tête pour la commission scolaire, comme pour les parents.

 ??  ?? Audrey Lozier-Sergerie aurait aimé que son petit Jacob, 5 ans, puisse aller à la maternelle de son école de quartier. Elle s’inquiète pour son fils, qui devra aller dans un service de garde à Terrebonne pour être emmené vers une école de Mascouche.
Audrey Lozier-Sergerie aurait aimé que son petit Jacob, 5 ans, puisse aller à la maternelle de son école de quartier. Elle s’inquiète pour son fils, qui devra aller dans un service de garde à Terrebonne pour être emmené vers une école de Mascouche.

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