Un pompier de Montréal arrêté pour corruption
Les pompiers de Montréal sont ébranlés alors qu’un de leurs enquêteurs a été arrêté par la police hier, soupçonné d’avoir falsifié un rapport d’enquête après incendie pour commettre une fraude de près d’un million de dollars.
Le pompier-enquêteur Luc Désy, 46 ans, aurait été corrompu par deux entrepreneurs. En échange d’argent, il aurait accepté de produire un faux rapport sur les causes d’un incendie.
Ce faux document devait permettre de flouer la compagnie d’assurance Wawanesa en obtenant une généreuse indemnisation, selon l’Unité permanente anticorruption (UPAC).
LUCRATIF CONTRAT
Par la suite, les frères Phillip Galasso, 27 ans, et Pietro Galasso, 20 ans, deux entrepreneurs spécialisés en construction après sinistre, auraient obtenu un lucratif contrat pour reconstruire un édifice.
C’est Pietro Galasso qui aurait offert de corrompre le pompier. Le stratagème se serait déroulé entre le 30 décembre 2013 et le 9 avril 2014, selon nos informations.
Les trois hommes font maintenant face à plusieurs chefs d’accusation criminelle, dont fraude, abus de confiance et complot.
«En falsifiant des documents dans l’exercice de ses fonctions, le pompierenquêteur Luc Désy a abusé de la confiance du public. Il a agi sans le discernement que lui imposent ses fonctions de pompier-enquêteur», estime Robert Lafrenière, le commissaire à la lutte contre la corruption.
UNE PREMIÈRE
«On est extrêmement surpris, c’est la première fois qu’on en entend parler, et même, je pense que c’est la première fois dans l’histoire du service que quelqu’un est accusé de cette façon», a réagi Ronald Martin, le président du syndicat des pompiers, en entrevue à TVA Nouvelles.
Au service de sécurité incendie de Montréal (SIM), on ne se rappelle pas non plus un cas semblable, a confirmé hier au
Journal un porte-parole de la Ville. Luc Désy, employé à la Ville de Montréal depuis le 28 juin 1993, était devenu pompier enquêteur en 2008.
Hier, la Ville n’était pas encore en mesure de dire quelles sanctions seront prises contre lui.
L’employé municipal et ses deux présumés complices devront comparaître au palais de justice de Montréal le 2 juin prochain.