« La LNH encourage la violence »
– L’ANCIEN JOUEUR DAN LACOUTURE
PITTSBURGH | (Agence QMI) La Ligue nationale de hockey doit être «tenue responsable» des conséquences de la violence sur l’état de santé de ses joueurs, selon l’ancien hockeyeur Dan LaCouture.
Dans une chronique publiée dans le Pittsburgh Post-Gazette , celui-ci a aussi déclaré faire partie du groupe de joueurs qui a poursuivi la ligue en avril 2014.
LaCouture, qui a joué 337matchs pour les Oilers d’Edmonton, les Penguins de Pittsburgh, les Rangers de New York, les Bruins de Boston, les Devils du New Jersey et les Hurricanes de la Caroline, se sert de sa carrière pour illustrer son point de vue tranchant.
«J’ai 37 ans et je suis incapable de pratiquer le hockey professionnel à cause des symptômes reliés à de nombreux chocs à la tête, mais ce sport est aujourd’hui le cadet de mes soucis», commence LaCouture, avant d’entrer dans le vif du sujet.
«Je souffre de maux de tête débilitants et de nausées chaque jour. J’ai toujours un tempérament irritable. D’ailleurs, avec les récentes études qui démontrent la causalité entre les blessures à la tête et les maladies mentales, mais aussi la lutte de la légende Stan Mikita contre la démence, j’ai bien peur que de pires symptômes soient à prévoir dans mon cas.»
Comme d’autres joueurs l’ont fait avant lui, LaCouture a déploré qu’il ait dû «adapter son style de jeu» et devenir «un redresseur de torts» pour demeurer dans la LNH après avoir été choisi au deuxième tour du repêchage par les Islanders de New York, en 1996.
«Malgré ma surprise, c’était le pain quotidien de la LNH. La ligue encourageait et glorifiait les bagarres. Plusieurs de mes coéquipiers et moi-même ressentions tous les jours la pression de nous battre juste pour obtenir plus de temps de jeu et voir notre nom sur la feuille de pointage.»
DE 15 À 20 COMMOTIONS
LaCouture raconte sa commotion cérébrale «la plus sérieuse», survenue en 2004 au Madison Square Garden, à l’époque où il portait l’uniforme des Rangers de New York. Victime d’une coupure à la tête après avoir été projeté sur la glace par Robyn Regehr, des Flames de Calgary, il dit ne pas avoir passé de tests pour s'enquérir de son état de santé.
L'ancien joueur affirme avoir subi de «15 à 20 commotions, pour tout dire», au cours de sa carrière.
«Dès que je recevais un coup à la tête, je retournais immédiatement sur la glace, ne connaissant pas les conséquences à long terme de ne pas laisser le temps à mon cerveau de guérir. Si les joueurs multimillionnaires peuvent se permettre de prendre congé, la majorité d’entre nous n’ont jamais eu ce luxe.»
ADMETTRE SA RESPONSABILITÉ
Jugeant que la LNH a nié «pendant des années le lien entre la violence et les problèmes neurologiques», LaCouture accuse le circuit d’avoir caché de l’information aux joueurs.
«Les commotions ont été traitées comme une blessure à une épaule ou à un genou.»
LaCouture n’est pas «fan» des actuelles mesures de la LNH pour sanctionner les joueurs qui donnent des coups à la tête, affirmant que ce n’est pas suffisant pour les prévenir. La ligue doit selon lui «admettre sa responsabilité quant à ses années d’inaction».
L’ancien ailier totalise 20 buts, 25 aides et 348 minutes de pénalité au cours de sa carrière, étendue sur une dizaine d’années.