Le Journal de Montreal

Les mauvais souvenirs de Gomez

L’ancien attaquant du Canadien avoue avoir été profondéme­nt blessé par les réactions des fans

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AGENCE QMI | Scott Gomez a avoué avoir été blessé et insulté lors de son passage à Montréal.

L’attaquant s’est ainsi livré sur le site Players’ Tribune, hier, où il est revenu sur son séjour avec le Tricolore.

Incapable de trouver le fond du filet, Gomez était devenu le souffre-douleur des amateurs. Le 5 février 2012, il a fêté un bien triste anniversai­re. L’Américain avait alors passé une année complète sans compter un but. Le joueur de 35 ans n’est pas près d’oublier cette léthargie.

«Tôt dans ma carrière, j’entendais parler de joueurs qui connaissai­ent de longues périodes sans marquer, a-t-il raconté. Je me demandais comment c’était possible.

«Mais voilà, j’étais assis au banc du Canadien, regardant les partisans dans les gradins qui dansaient et chantaient "Bonne fête".

«À ce moment-là, j’étais pleinement conscient de mes mauvaises performanc­es. Mon incapacité à marquer était le sujet de reportages à la télévision et de chroniques dans les journaux. Mais c’était à ce moment, au coeur d’une mauvaise blague pour 20 000 partisans au Centre Bell, que ça m’a frappé: "Je suis ce joueur maintenant".»

Gomez comprend néanmoins la réaction des partisans. «Quand tu joues dans une ville aussi passionnée pour le hockey que Montréal et que tu as un gros contrat en poche, tes mauvais jeux sont amplifiés. Si j’étais dans les gradins, j’aurais peut-être commencé à me huer aussi», peut-on lire.

CAUCHEMAR

À travers tout ça, ce ne sont pas les moqueries et les critiques externes qui l’ont profondéme­nt blessé. «Je pouvais accepter qu’on se moque de moi. Mais savoir que mes amis les plus proches et ma famille se sentaient désolés pour moi, c’est venu me chercher.

«Mon entourage a commencé à agir comme si j’avais contracté une maladie incurable. Se faire niaiser, c’est une chose, mais avoir pitié de moi? C’est le pire cauchemar d’un hockeyeur.

«Mes coéquipier­s ne le disaient pas, mais je savais qu’ils ne voulaient pas jouer au sein du même trio que moi. Ça m’a blessé parce que je suis un joueur qui passe la rondelle et qui essaie d’orchestrer le succès des autres.»

Malgré son expérience peu glorieuse à Montréal, Gomez admet avoir apprécié globalemen­t son passage avec le Canadien.

«Malgré tout ça, je ne peux pas parler en mal de Montréal, a-t-il indiqué. La vérité, c’est que j’adorais ça là-bas, et j’ai rencontré des personnes qui sont devenues des amis proches. Je n’étais tout simplement pas un joueur adéquat pour le style de hockey de l’équipe.»

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Incapable de trouver le fond du filet, Scott Gomez était devenu le souffredou­leur des amateurs.

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