L’entraîneur a été sous enquête de la GRC
Bertrand Charest n’avait pas été accusé en 1998 et il a pu retourner dans le monde du ski
L’entraîneur de ski alpin accusé cette semaine d’agressions sexuelles sur des athlètes mineures aurait déjà fait l’objet d’une enquête par la GRC en 1998 sans que des accusations aient été déposées.
«En février 1998, nous fumes avisés par une source que Bertrand Charest avait possiblement eu un contact inapproprié avec une membre de l’équipe, a indiqué l’organisme Canada Alpin par communiqué. Nous avons pleinement collaboré avec la GRC dans le cadre de l’enquête menée par cette dernière sur la plainte.»
Aucune accusation n’avait toutefois été déposée, si bien que Charest avait pu travailler récemment dans le monde du ski. Il était d’ailleurs à l’emploi du MontBlanc dans les Laurentides quand il a finalement été arrêté cette semaine.
FIN DE SEMAINE EN PRISON
L’homme de 49 ans est accusé d’avoir fait huit victimes âgées entre 12 à 18 ans. Les faits seraient survenus de 1991 à 1998 au Québec, mais aussi en Ontario, en Alberta, et en Colombie-Britannique.
À l’époque, Charest avait été entraîneur de l’équipe laurentienne de ski alpin, de l’équipe de Ski Québec et de l’équipe canadienne junior.
De 1996 à 1998, il a travaillé pour Canada Alpin qui l’avait suspendu quand des allégations d’inconduite sexuelle avaient été dévoilées, selon l’organisme.
Détenu depuis le début de la semaine, il devra encore attendre toute la fin de semaine son enquête sur remise en liberté, qui se tiendra lundi au palais de justice de Saint-Jérôme. En tout, il fait face à 47 chefs d’accusation de nature sexuelle.
Or, depuis la médiatisation de l’affaire cette semaine, une nouvelle plainte a été déposée, mais aucune accusation supplémentaire n’a encore été ajoutée.
«S’il doit y en avoir, elles seront déposées dans le dossier», a assuré la procureure de la Couronne, M Marie-Nathalie Tremblay.
UN « SALE TYPE »
Une ex-skieuse s’était confiée à CBC, affirmant qu’elle aurait aimé n’avoir jamais rencontré Charest.
«Je devais avoir 12 ou 13 ans, je skiais bien, et c’est comme ça que je l’ai rencontré, a-t-elle dit. Il a commencé à me dire des choses inappropriées et à me toucher quand on jouait au baseball. C’était vraiment un sale type.»
Elle a affirmé que les choses ont empiré en Europe quand elle a eu 15 ans.
«C’est à ce moment que les premières agressions sérieuses ont commencé», at-elle raconté à CBC.
Dans un communiqué, Canada Alpin a assuré sa pleine collaboration aux autorités, tout en certifiant que les athlètes peuvent s’entraîner dans un environnement sécuritaire et favorable.