Le Journal de Montreal

Duva s’en prend à Haymon...

- PIERRE DUROCHER

L’Américaine Kathy Duva, qui est présidente de Main Events et qui s’occupe de la promotion des combats de Sergey Kovalev, a réagi vivement lorsqu’on l’a interrogée à propos de l’impact qu’aura le projet d’Al Haymon sur la relance du monde de la boxe.

On sait que l’homme d’affaires, appuyé financière­ment par les gens de F1 Management, versera 750 millions de dollars au cours des cinq prochaines années afin d’acheter du temps d’antenne sur de gros réseaux américains comme NBC et CBS, pour présenter ses programmes de boxe.

UNE BULLE INFLATIONN­ISTE

Son but premier est de popularise­r ce sport, mais il veut aussi exercer un contrôle sur un grand nombre de boxeurs. Haymon peut notamment compter sur les services du promoteur Yvon Michel à titre de partenaire dans cette aventure.

«Je n’ai rien contre le fait d’offrir une meilleure visibilité aux boxeurs, a commenté Duva. C’est bon pour tout le monde.

«Le problème, c’est la façon dont Haymon exécute les choses, a-t-elle poursuivi. De verser des bourses aussi importante­s à des boxeurs, comme on l’a vu lors du premier programme présenté samedi dernier sur NBC, n’a pas de sens. Surtout pour des combats qu’on peut qualifier de “faciles”.

«Il y aura assurément un impact négatif sur le plan économique dans notre sport. Ça va créer une bulle inflationn­iste, et on a vu en 2008 ce que cela a pu causer comme dommages aux États-Unis, dans l’économie en général.

«Une bulle est toujours suivie d’une récession, d’une dépression. Il faudra donc vivre avec les conséquenc­es, a continué Duva, du même souffle. Je travaille dans le milieu de la boxe depuis 25 ans et je vis dans la réalité...»

ACHETER AU LIEU DE VENDRE

Duva n’aime pas l’idée que Haymon achète du temps d’antenne sur des réseaux nationaux à fort prix au lieu que ce soient les réseaux qui paient pour obtenir les droits de télédiffus­ion des combats.

«S’il parvient à dénicher des commandita­ires majeurs, je dirai bravo. Mais il est permis d’en douter.»

Le promoteur Jean Bédard est plus calme par rapport à cette situation. «Ce n’est pas une mauvaise stratégie de présenter des combats sur des chaînes généralist­es. On l’a fait dans le cas de Lucian Bute.

«Haymon entend bâtir des réputation­s avec ses boxeurs et, lorsqu’ils se battront dans de plus gros combats, ceux-ci ne seront présentés qu’à la télévision payante...»

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