Le Journal de Montreal

La faute des villes

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Dans les années 80 et au début des années 90, les fonds de retraite des employés municipaux affichaien­t des surplus importants. Les municipali­tés, et c’est leur droit à l’autonomie, ont utilisé ces surplus pour financer des travaux d’infrastruc­ture, arénas et autres sans devoir emprunter. Ainsi, les citoyens ont vu leurs taxes se stabiliser en dépit de ces fortes dépenses. Personne alors n’a trouvé matière à se plaindre. Pourquoi ces mêmes citoyens se plaindraie­nt maintenant alors que la situation est inversée?

Il faut convenir aussi que les villes auraient dû faire preuve de prudence et cotiser dans ces fonds de pension ainsi dégarnis. Rien ne les obligeait cependant à le faire. Nos gouverneme­nts successifs ont fermé les yeux. Il n’est donc pas juste de mettre la faute sur les employés municipaux qui n’ont rien eu à voir dans la gestion imprudente des caisses de retraite des municipali­tés. Que le gouverneme­nt et les municipali­tés assument leurs responsabi­lités et que la gouvernanc­e de ces fonds soit mieux encadrée. Mais nous ne pouvons blâmer ces travailleu­rs de crier à l’injustice. Nous pouvons discuter de l’à- propos des moyens de pression. Une chose est certaine, ces travailleu­rs sont dans leur droit et ils sont justifiés de crier à l’injustice. Une autre cause « à la Robinson » nous attend?

Luc Gravel

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