64 M$ pour huit Ans?
De prime abord, on peut interpréter les derniers chiffres de bien des façons.
Le Canadien tient-il vraiment à son joueur étoile, P.K. Subban, en lui proposant une entente d’un an à 5 250 000 $ alors que l’athlète convoite un contrat de 8 500 000 $ pour la prochaine saison?
Aime-t-on P.K. Subban? Les décideurs chez le Canadien entretiennent-ils des doutes sur les qualités de leader du jeune homme? Il faut bien se poser la question parce que, au fil des ans, on n’a jamais sorti le violon pour vanter les mérites du défenseur.
EXEMPLES
Quelques éloges, mais pas plus après la victoire du Canadien sur les Bruins alors qu’il avait été l’un des joueurs dominants de la série.
On n’a pas poussé trop fort sur sa candidature pour un poste avec l’équipe olympique du Canadien.
Mais, Marc Bergevin qui accomplit un travail colossal depuis son arrivée avec le Tricolore a toujours mené ses dossiers avec beaucoup de jugement. Je crois sincèrement que les deux groupes en viendront à une entente à la toute dernière minute.
Si ça ne se produit pas, le scénario sera le suivant.
En ACCORD AVEC BERGEVIN
Un peu comme tout le monde, je croyais que le Tricolore se protégerait avec un contrat de deux ans. Sauf qu’en discutant avec quelques directeurs généraux, hier, ils étaient tous d’accord pour dire que Bergevin avait pris la bonne décision. Et pourquoi? Un contrat de deux ans aurait conduit Subban jusqu’à l’autonomie complète.
Un contrat d’un an accorde au Canadien la possibilité d’exiger l’intervention de l’arbitre, l’an prochain, quand Subban devra négocier un nouveau contrat avec ses employeurs actuels. Je vous rappelle qu’il n’aura pas le droit à l’autonomie complète avant l’été de 2016.
Si, à l’issue de la prochaine saison, Subban et le CH ne trouvent pas un terrain d’entente, la perspective d’échanger le défenseur deviendra alors une priorité pour Bergevin.
Pour le moment, Bergevin et Meehan poursuivent les négociations. Le directeur général du Tricolore aurait offert près de 8 M$ par saison à Subban, un peu moins que 64 M$ pour huit ans, m’a-t-on susurré à l’oreille, hier.
FAIRE SAUTER LA BANQUE
Si tel est le cas, il serait le défenseur le mieux payé de la Ligue nationale. Sauf que les représentants de Subban y voient une occasion de faire sauter la banque. Dans les coulisses de la Ligue nationale, on affirmait hier que Newport Management est une entreprise qui ne lâche pas le morceau et qu’on pense que Subban, en vertu de son statut à Montréal, peut convoiter un contrat entre 9 000 000 $ et 10 000 000 $ par saison. C’est beaucoup plus que Shea Weber, que Drew Doughty, qu’Alex Pietrangelo, qu’Erik Karlsson qui ont tous joué des rôles de premier plan avec l’équipe du Canada aux Jeux de Sotchi.
Dans les faits, si on ne parvient pas à une entente d’ici à demain, on s’attend à ce que Subban quitte la salle des négo- ciations avec un contrat d’un an à près de 6 700 000 $ pour la saison 2014-2015.
DE L’INTÉRÊT POUR TORONTO
Le groupe Newport, on l’a vu au cours des derniers jours, a développé une stratégie marketing mettant Subban en évidence lors de grands événements, notamment à l’Omnium de golf du Canada, à quelques émissions de télévision, particulièrement à Toronto, au motoriste Hyundai pour venir en aide aux parents n’ayant pas les revenus pour permettre à leurs enfants de pratiquer le hockey.
Subban a même accordé une entrevue au quotidien The National Post où il déclare qu’il mentirait en disant qu’il ne pense pas à Toronto, sa ville natale.
«Mais, s’assure-t-il de préciser, je vis une belle aventure à Montréal…»
Bref, Newport Management ne cesse de mousser l’image de Subban depuis quelques semaines.
ENTRE L’ARBRE Et L’ÉCORCE
Il est partout… sur toutes les tribunes.
Sauf que le vrai match, il se joue dans la salle de négociation.
D’un côté, il y a Marc Bergevin et d’un autre, il y a Don Meehan.
Bergevin est-il coincé entre l’arbre et l’écorce: d’une part, il veut payer Subban comme le veut le marché, mais pas 9 000 000 $ par saison et d’un autre côté, peut-il se passer des services de son joueur le plus populaire?
Le directeur général du Canadien m’a-t-on confirmé, hier, est un négociateur aussi rusé que Meehan.