Ottawa n’avait pas le choix
Malgré leur réputation peu enviable, le gouvernement fédéral n’a pas l e choix de faire affaire avec l es firmes mises en cause à la commission Charbonneau, croient des analystes de la scène politique.
«Je suis tout sauf étonnée de voir ces entreprises tenter d’obtenir un contrat pour la reconstruction du pont Champlain, affirme Danielle Pilette, professeure au Département d’études urbaines et touristiques de l’UQAM. Les seuls critères du gouvernement fédéral sont de faire affaire avec des entreprises canadiennes et d’obtenir un bon rapport qualité-prix. Il n’est pas tenu par les révélations qu’on a entendues à la commission», poursuit-elle.
Consortiums
Selon cette dernière, la multiplicat i on des consortiums nuit à la concurrence que pourraient opposer les plus petites firmes d’ingénierie.
«Il y a moins d’alternatives qu’avant. Les petites firmes sont de plus en plus assimilées aux grandes et la concurrence ne se fait qu’entre consortiums de grandes entreprises. Nous sommes prisonniers de cette situation», poursuit Mme Pilette.
Le titulaire de la Chaire de relations publiques et communication marketing de l’UQAM, Bernard Motulsky, abonde dans le même sens.
«Le gouvernement n’a pas le choix. Il doit faire affaire avec les entreprises qui existent et qui peuvent réaliser le travail. Le choix d’un soumissionnaire ne repose pas sur son image, mais bien sur son expertise. La réputation n’est pas un critère dans l’octroi de contrats.»
Ces grandes entreprises génèrent également beaucoup d’emplois localement, ce qui n’est pas une donnée négligeable selon Mme Pilette.
«C’est l’un des seuls côtés positifs. Il y a des retombées économiques pour le Québec et des gens travaillent.»