Bonne Saint- Jean!
Enfin, la Saint-Jean ! Pendant deux jours, nous pourrons oublier la corruption, la collusion et les prête- noms pour nous plonger la tête dans un baril de bière et chanter « iglou iglou » en faisant des balounes.
Rien de mieux que les bonnes vieilles traditions pour nous remettre sur le piton…
VIVE LE QUÉBEC, ‘ STIE !
Nous boudons les films québécois et n’écoutons presque plus de musique québécoise, mais ça ne fait rien: pendant quelques jours, nous allons faire semblant de triper sur notre culture.
On va même chanter du Gilles Vigneault — Gilles qui? — pour montrer qu’on se souvient que notre devise est Je me souviens.
Ensuite, quand les balayeurs passeront la gratte dans les parcs, et quand les festivals nous auront permis de faire le plein de culture locale gratos, nous retournerons à Tom Cruise et à Lady Gaga comme si rien ne s’était passé.
Et nous sourirons aux vendeuses qui nous diront «Bonjour, Hi!» dans les boutiques, en se disant que c’est full cool, genre.
LA PRIÈRE DE LA SÉRÉNITÉ
Parlant d’alcool… Vous connaissez la prière de la sérénité des Alcooliques anonymes?
«Mon Dieu, donnez-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne puis changer, le courage de changer les choses que je peux, et la sagesse d’en connaître la différence…»
Eh bien, c’est la prière que je ferai pour la Saint-Jean.
Comme vous le savez, le gouvernement du Québec (et Martin Coiteux, président du Conseil du trésor et ministre responsable de la Révision permanente des programmes) prévoit faire le tour des programmes sociaux pour savoir ceux qu’on devrait garder et ceux qu’on devrait jeter.
Facile de dire qu’il faut couper, tout le monde s’entend là-dessus. Mais où? Et quoi? Ça, c’est une autre paire de manches… D’où la prière des AA. «Donnez-moi la sérénité d’accepter les choses que je ne puis changer, le courage de changer les choses que je peux, et la sagesse d’en connaître la différence… »
LE JUSTE MILIEU
Voici ce que je nous souhaite pour l’année qui vient.
D’avoir la sagesse et le courage d’effectuer les changements qui s’imposent pour que le Québec retrouve enfin la voie de la réussite, sans pour autant tuer le malade.
Entre les adeptes de l’immobilisme qui ne veulent rien changer au modèle québécois (qui est si efficace, comme chacun sait…), et les tenants de la table rase qui rêvent de sortir la hache et la scie à chaîne, il existe un juste milieu. Où se situe-t-il? C’est la question à 100 000 $.
À laquelle nous devrons répondre au cours des prochains mois.
Des suggestions?
SOLIDE COMME LE BÉTON
On dit souvent que le Québec manque d’ambition et de grands projets rassembleurs…
Mais quel meilleur projet que d’assainir les finances publiques pour permettre à nos enfants de mieux respirer et nous redonner les moyens de rêver?
Oh, certes, on ne parle pas ici d’un monument de béton comme les barrages de La Manic. Mais ce projet de société est tout aussi solide, tout aussi concret.
On va boire et chanter pour célébrer la Saint-Jean? Parfait. Mais après, relevons nos manches, le Québec nous attend.