Les cinq défis du prochain gouvernement
Les élus auront du pain sur la planche pour parvenir à assainir les finances publiques
Le futur gouvernement du Québec aura cinq grands défis à relever pour mettre de l’ordre dans les finances de l’État.
Le rétablissement de l’équilibre budgétaire est la première tâche qui attend le prochain ministre des Finances. Tous les partis se sont engagés à éliminer le déficit d’ici un an ou deux pendant la campagne électorale.
Pour y parvenir, le gouvernement devra trouver environ 1,75 G$. Il s’agit du déficit anticipé dans le dernier budget Marceau pour l’exercice financier 2014-2015.
« Le parti au pouvoir sera durement jugé s’il n’y parvient pas, car l’équilibre budgétaire est une promesse vérifiable», a dit Jean-Denis Garon, professeur d’économie à l’UQAM. À l’Institut économique de Montréal ( IEDM), Youri Chassin croit qu’il est urgent d’équilibrer le budget de l’État.
DEUX OPTIONS
«Ça fait cinq ans que la récession est terminée. Si le gouvernement n’arrive pas à rétablir l’équilibre, c’est que nous avons un déficit structurel » , a commenté l’économiste, rappelant que l’agence de notation Fitch a placé la note de crédit du Québec sous perspective négative, en décembre dernier.
Pour remplir son engagement, le gouvernement a deux options, deux autres défis: accroître ses revenus ou réduire ses dépenses. Hausser les recettes de l’État n’est pas une tâche facile à accomplir, car la croissance économique et l’inflation sont plutôt faibles en ce moment.
Le Parti libéral du Québec et la Coalition Avenir Québec se sont d’ailleurs engagés à diminuer les dépenses d’environ 1,3 G$ en ne remplaçant pas certains départs à la retraite et en procédant à une révision en profondeur des programmes.
Au chapitre des dépenses, le prochain gouvernement devra prendre place à quelques tables de négociation avec ses fonctionnaires, dont les contrats de travail prennent fin l’an prochain, et possiblement avec les médecins qui se partageront des augmentations salariales de 540 M$ cette année. Il s’agit du quatrième défi.
REVENUS
Pour la colonne des revenus, Youri Chassin estime que le gouvernement devra s’en remettre au secteur privé. «L’État doit simplifier la réglementation des entreprises et diminuer leur fardeau fiscal pour stimuler l’investissement et la création d’emplois » , a proposé l’économiste.
De son côté, Jean- Denis Garon croit que le Québec doit accroître ses exportations.