Vers une sortie de crise ?
L’opposition a bon espoir de trouver un compromis avec les autorités ukrainiennes
KIEV | (AFP) L’un des chefs de file de l’opposition ukrainienne a estimé hier, après des négociations décisives avec le pouvoir, qu’il existait de « fortes chances » de mettre fin aux violents affrontements qui avaient fait cinq morts à Kiev la veille.
Le président Viktor Ianoukovitch a reçu pendant environ quatre heures les principaux opposants, qui lui avaient lancé la veille un ultimatum, appuyés par des appels fermes au dialogue de la part des pays européens et des États-Unis.
La chancelière Angela Merkel a ainsi demandé «des résultats concrets, dont (...) le retrait» des lois anti-protestation adoptées la semaine dernière.
«Nous avions pour objectif de mettre fin au bain de sang et l es chances (en)sont très fortes», a déclaré M. Iatseniouk à sa sortie de la présidence.
Le dirigeant du parti Batkivchtchina (Patrie) n’en a pas dit plus sur le contenu concret de ces discussions.
TENSIONS
L’ex-boxeur Vitali Klitschko, présent à la rencontre, est sorti sans faire de commentaires. Sa réaction était très attendue dans les rues: il avait obtenu à la mijournée une trêve dans les heurts entre manifestants et forces anti-émeutes qui s’affrontent depuis dimanche dans la rue Grouchevski, et promis de rendre compte en soirée du résultat des négociations.
Avant son intervention, la situation était restée encore tendue hier matin sur les lieux, avec des échanges de cocktails Molotov et pavés lancés par les manifestants et de grenades assourdissantes tirées par la police.
Plus tôt dans la journée, Viktor Ianouko- vitch avait semblé montrer une certaine volonté d’ouverture et demandé au président du parlement Volodymyr Rybak de convoquer les députés pour une séance extraordinaire en vue d’une «résolution rapide».
RELATION INTERNATIONALE
M. Rybak a estimé que la question de la démission du gouvernement devrait faire partie des sujets abordés lors de cette séance, prévue mardi.
L’Union européenne a appelé une nouvelle fois au dialogue et a annoncé une visite de la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, la semaine prochaine afin de faciliter les pourparlers.
Du côté américain, le vice-président Joe Biden a prévenu M. Ianoukovitch que la poursuite des violences aurait des «conséquences» sur les relations entre les deux pays.