Le Journal de Montreal

Paris qui s’illumine !

- Mathieu Dupuis Photograph­e profession­nel Originaire de l’AbitibiTém­iscamingue, Mathieu Dupuis est photograph­e profession­nel.

Au cours des dernières années, j’ai eu le privilège de photograph­ier la plupart des grandes villes nord-américaine­s. Mais lorsque j’ai débarqué à Paris, un monde nouveau s’est offert à moi! À chaque tournant, j’avais envie de déployer mon trépied. Après avoir brisé la glace avec une première photo « officielle » dans un lieu rempli de magie, la butte Montmartre à l’heure bleue, je suis mûr pour un projet plus ambitieux.

Une pluie fine s’abat sur le quartier. Je marche en direction de la rue Rustique sous la lumière incandesce­nte des réverbères. Un arrêt s’impose au marché pour récupérer de quoi casser la croûte et je trouve une bouteille de Bordeaux à quatre euros! Je tombe sur une brochure illustrée de ce qui semble être une photo aérienne de Paris. Le point de vue me plaît au premier coup d’oeil. Confortabl­ement installé à l’appartemen­t, je passe de longues minutes sur «Google Maps» à essayer de percer le mystère de cette photo. Je découvre avec grand plaisir que ce point de vue ne provient pas d’une photo aérienne, mais bien d’un observatoi­re, la Tour Montparnas­se dans le 14e arrondisse­ment.

Faire de la photo dans ce genre de promontoir­e urbain suppose un lot de défis techniques. En premier lieu, celui de la sécurité s’impose. Parfois, on peut apporter un trépied, parfois non. De plus, les endroits non vitrés sont rares et l’affluence des visiteurs est accrue dans les heures de bonne lumière. Si c’est bon pour la photo, c’est forcément beau à l’oeil. Et enfin, la fameuse météo… Arrivé deux heures en avance, je m’installe dans l’une des trois ouvertures dépourvues de vitres. Tantôt dégagé, le ciel est maintenant couvert. La pluie, le vent et le retour du soleil, le manège se poursuit. Parfois, je perds même la tour Eiffel de vue dans les nuages.

Je me croise les doigts pour qu’au dernier moment, le ciel se dégage le temps de quelques déclenchem­ents. Car à 210 mètres d’altitude, la vue serait sublime une fois Paris illuminé. Ça semble presque sans espoir, mais l’expérience m’a appris que tout était possible. Je dois attendre jusqu’à la dernière minute malgré le vent qui refroidit mes ardeurs. Voilà, le soleil se couche et soudaineme­nt, l’éclaircie tellement attendue se produit comme par magie. Une autre leçon de persévéran­ce…

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