Le Journal de Montreal - Weekend

L’ISLE-AUX-GRUES PENDANT LA SECONDE GUERRE

- MARIE-FRANCE BORNAIS

Luc Martel a choisi l’archipel de L’Isle-aux-Grues comme cadre pour sa toute première série historique, L’Étranger de l’Isle-aux-Grues. Inspiré par la beauté et l’histoire de cette île située au large de Montmagny, il y a imaginé l’idylle inattendue entre une jeune insulaire et un soldat allemand, trouvé sur la grève, en pleine Deuxième Guerre mondiale.

Nous sommes à l’automne 1944 et la Seconde Guerre mondiale fait rage en Europe et dans le Pacifique.

Alors qu’Eva Laflamme chasse l’oie sauvage dans les battures de L’Isle-aux-Grues, elle aperçoit un homme gravement blessé, inanimé, sur le rivage.

Elle le ramène à la ferme pour le soigner et ne tarde pas à découvrir que c’est un soldat allemand. Un ennemi en territoire canadien.

Eva s’attache rapidement à Frederick. Peu à peu, le coeur s’ouvre et les deux jeunes gens éprouvent des sentiments l’un envers l’autre. La relation naissante prend une tournure inattendue lorsque l’étranger est dénoncé aux autorités et envoyé dans un camp de prisonnier­s de guerre, à Québec.

Eva fera tout pour faire libérer son amoureux.

Luc Martel, en entrevue, explique qu’il a vraiment craqué pour le charme de L’Isle-aux-Grues, lors de ses voyages dans la région. Les visites l’ont inspiré et il s’est lancé dans l’écriture… même s’il ne s’attendait pas du tout à ce qu’une maison d’édition décide de publier son manuscrit.

« Je faisais ça comme passe-temps, l’écriture. L’histoire aussi. J’aime beaucoup fouiller tout le côté historique, principale­ment au Québec. Tant mieux si ça plaît ! », commente-til en entrevue.

DES VACANCES ENRICHISSA­NTES

Luc Martel est originaire du LacSaint-Jean et s’est promené un peu partout au Québec, tant pour son travail que pour ses vacances.

« À toutes les fois que je prenais des vacances avec mes enfants, j’essayais de joindre aux vacances un petit côté historique ou instructif. Je suis déjà allée à L’Isle-aux-Grues et à GrosseÎle. En cherchant sur internet, j’ai pris plus conscience de ce qui s’était passé pendant la Deuxième Guerre mondiale, alors que des sous-marins allemands avaient arpenté l’estuaire du Saint-Laurent. »

Il a eu envie d’exploiter ce filon. « J’avais déjà lu beaucoup sur la Deuxième Guerre mondiale et sur le débarqueme­nt de Normandie. Je me suis intéressé à la guerre de l’Atlantique, où il y avait beaucoup d’interactio­n entre les convois qui s’en allaient au Royaume-Uni et les sous-marins qui essayaient d’intercepte­r ces convois. »

En faisant ses recherches, Luc Martel a trouvé une trame qui allait bien lui servir pour écrire une fiction.

« Ce qui m’a surpris le plus, c’est qu’à l’époque, il y a eu un laboratoir­e à Grosse-Île qui était tenu par l’Armée canadienne. On y faisait des recherches et on produisait de l’anthrax, qui n’a jamais servi, heureuseme­nt. »

PARTIR POUR LA GUERRE

Luc Martel, dans le roman, montre ce qui se passait des deux côtés de l’Atlantique puisque deux personnage­s, Charles Laflamme et son frère Edmond, sont partis au front.

« Il y a eu beaucoup plus de vécu en Europe par rapport à ce qu’il y avait au Québec à l’époque. Les gens ne subissaien­t pas ici les mêmes choses que ce qu’on pouvait vivre en Europe. Mais il y avait quand même des répercussi­ons. Les gens voyaient des jeunes partir à la guerre et plusieurs ne revenaient jamais. »

■ Luc Martel est retraité depuis peu de la fonction publique : il a fait carrière dans l’industrie agroalimen­taire.

■ Il publie sa première série historique.

■ Le second tome est prévu pour le printemps 2025.

■ Il écrit tous ses manuscrits à la main, avec un crayon et des cahiers à spirale ! Il retranscri­t ensuite le tout à l’ordinateur.

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