Le Journal de Montreal - Weekend

VOYAGE INOUBLIABL­E À TRAVERS LE CANADA

- MARIE-FRANCE BORNAIS

Passionnée par l’univers ferroviair­e depuis son enfance, l’écrivaine à succès Arlette Cousture a traversé le Canada en train, en plein hiver, juste avant la pandémie. Au cours de ce voyage inoubliabl­e, elle a fait de nombreuses rencontres qui lui ont inspiré En voiture ! All aboard !, où elle présente dix histoires, une par province, la plupart presque vraies. Et jubilatoir­es.

Au cours de cette odyssée la conduisant d’un océan à l’autre, Arlette Cousture s’est laissé porter par le décor sans cesse changeant, mais a aussi traversé des paysages émotionnel­s étonnants, grâce aux confidence­s des passagers.

À bord du train, elle a discuté avec des femmes et des hommes de différents horizons, de tout âge. Ils transporta­ient leurs espoirs, leurs rêves, leurs déceptions dans leurs bagages et se sont confiés sans réserve. Et tous semblent avoir un désir, bien humain, d’être entendus, compris, aimés, reconnus dans leur essence profonde. Arlette Cousture, écrivaine de grand talent, traduit cela parfaiteme­nt.

En entrevue, elle raconte l’aventure fascinante de la traversée du Canada et parle de son amour pour les voyages en train, une passion qui remonte à son enfance, alors qu’elle partait toute seule vers le pensionnat du Manitoba où elle a étudié.

« Mon père a travaillé au CN. J’avais 12 ans et je partais toute seule en train. Douze ans ! Je revenais à la maison à Noël, à Pâques », commente-t-elle en précisant que son père était manitobain et parfaiteme­nt bilingue. Elle a donc vécu l’immersion, au début des années 1960, loin de sa famille.

Elle chérissait depuis longtemps le rêve de traverser le Canada d’un océan à l’autre à bord d’un train VIA Rail. L’occasion s’est présentée juste avant la pandémie.

« Le train, c’est le bonheur. Tu ne peux pas imaginer combien je suis heureuse en train. J’ai pris l’avion pour Halifax et j’ai pris le train là-bas, parce que je voulais vraiment voir les deux océans. J’ai revu l’Atlantique et j’ai vu le Pacifique. J’ai jamais été aussi heureuse de ma vie ! », commente-t-elle, avec enthousias­me.

Dans son recueil, elle donne la parole aux passagers rencontrés pendant son voyage : une dame de 88 ans en voyage de ski, un couple des Maritimes parti voir un match de hockey, un homme dont le jumeau est mourant.

Son expérience a été extraordin­aire. « J’avais une microcabin­e et ce que j’aimais le plus, c’était la nuit. Je regardais la nuit, les lumières qui scintillen­t au loin. T’entends les ding ding ding des passages à niveau. Ahhh ! Je ne peux pas te dire le bonheur que je vis dans un train. »

Au cours de ce voyage, elle a été frappée par la beauté de l’hiver. « Tu te rends compte que tout est blanc comme un tableau et que les arbres sont gelés. Quand tu arrives en Alberta, le train s’arrête pour qu’on puisse aller voir des chutes. C’est tellement beau ! »

UNE TRADITION

Elle évoque aussi toute la tradition ferroviair­e, dans son livre. « Quand j’étais jeune, pour aller manger, tu avais vraiment un wagon-restaurant. C’était matin, midi et soir. Les serveurs étriqués. Les nappes. Le décorum au gros maximum. Tu avais un beau petit menu pour enfant, avec un ourson sur le dessus. C’était cute ! Le porter cirait nos chaussures tous les matins. » Un autre univers, un autre mode de vie.

À bord d’un train, l’écrivaine aime observer des paysages qu’on ne voit pas souvent en étant sur la route. « Avec la grandeur des fenêtres, c’est comme un écran télé ! C’est un spectacle qui n’en finit plus. »

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Éd. Libre Expression, 144 pages.
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EN VOITURE ! ALL ABOARD! Arlette Cousture. Éd. Libre Expression, 144 pages. En librairie le 1er septembre.

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