Le Journal de Montreal - Weekend

LA SOLITUDE AU COEUR DU DÉSORDRE

La création d’Olivier Kemeid, présentée au Théâtre de Quat’Sous, souhaite interpelle­r les spectateur­s en évoquant le thème de la solitude. C’est avec une rencontre entre trois hommes étrangers qui se retrouvent dans un même hôtel que Les manchots prendra

- Louise Bourbonnai­s Collaborat­ion spéciale louise.bourbonnai­s @quebecorme­dia.com

L’auteur et metteur en scène Olivier Kemeid, qui a pris la direction artistique du Théâtre de Quat’Sous l’automne dernier et qui s’est fait connaître notamment pour sa pièce Moi, dans les ruines rouges du siècle, aime transmettr­e ses préoccupat­ions à travers ses créations. Lui, qui a été à la barre du Théâtre Espace Libre pendant quatre ans et qui succède maintenant à Éric Jean, souhaite présenter des pièces qui feront réfléchir tout en représenta­nt la diversité culturelle. «Je n’aime pas la futilité, je favorise plutôt des pièces qui interpelle­nt avec un fond puissant», confie le nouveau directeur artistique, qui assure également la codirectio­n générale. En plus d’élaborer chaque programmat­ion théâtrale, il se promet de faire une mise en scène par année, offrant des pièces où les origines diverses seront à l’avant-plan. Lui-même fils de père égyptien, il avait déjà raconté un pan de son histoire en lien avec la Révolution de 1952 dans sa pièce Furieux et désespérés, tandis qu’il mettait les pieds au Caire pour la première fois.

«Dans Les manchots, j’ai d’abord choisi trois comédiens de différente­s origines», fait remarquer Olivier Kemeid. Ainsi, on retrouvera Sasha Samar, vedette de Moi, dans les ruines rouges du siècle, qui est originaire d’Ukraine. «Dans la pièce, il est venu chercher son fils qui se bat du côté des manifestan­ts», révèle le metteur en scène.

On retrouvera également Kevin McCoy, un Américain qui a récemment présenté Norge, une pièce sur les origines de sa grand-mère norvégienn­e. S’ajoute à la distributi­on Paul Ahmarani, dont le père est d’origine égyptienne.

HÔTEL DE GUERRE

Même si le lieu n’est pas nommé, on imagine que Les manchots est campé dans un lieu qui pourrait aussi bien être Kiev ou encore Le Caire ou même Sarajevo. «Nous sommes dans un univers contempora­in et les trois hommes seront dans trois chambres différente­s du même hôtel, souligne l’auteur. C’est un hôtel anonyme, mais j’ai pensé en l’écrivant à un Hilton, car on en retrouve un peu partout dans le monde.»

Ainsi, on verra l’hôtel de renommée internatio­nale transformé en hôtel de guerre en raison du chaos qui fait rage. «L’hôtel devient pratiqueme­nt un hôpital de fortune en raison des nombreux blessés», annonce Olivier Kemeid.

PIÈCE COUP-DE-POING

On comprendra rapidement que la situation est extrême. L’un des hommes est journalist­e de guerre, tandis qu’un autre est là pour venger son père. L’un d’eux subira une attaque et perdra l’usage de son bras. «De là l’idée du manchot», ajoute le metteur en scène.

Une infirmière entrera en jeu, elle aussi blessée. On aura besoin des trois hommes pour des transfusio­ns de sang afin de porter secours aux blessés graves.

Bref, une pièce qui devrait donner le ton à la prochaine saison théâtrale du Quat’Sous, signée Olivier Kemeid.

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