Le Journal de Montreal - Weekend

Cicatrices et luminosité

L’harmonicis­te Guy Bélanger avait envie d’un disque électrique, funky et avec des cuivres, lorsqu’il a commencé à réfléchir à la conception de son septième album. Une série d’événements l’ont amené dans une tout autre direction avec des chansons plus calm

- Yves Leclerc Le Journal de Québec

Lancé vendredi, Traces & Scars aborde les chemins de vie visités et les cicatrices des combats menés et qui sont gravées à jamais.

«J’ai connu une année en dents de scie où il est arrivé pas mal d’affaires avec ma santé, le départ de Bob Walsh et les 17 spectacles avec Céline Dion. J’ai composé la musique du film Les mauvaises herbes et celle de la série Séquelles qui a été diffusée sur Séries +. J’étais un peu exténué et j’ai arrêté un peu. J’ai vécu une sorte de passage à vide et une période d’introspect­ion qui m’ont amené ailleurs musicaleme­nt», a-t-il laissé tomber lors d’un entretien.

Les idées se sont mises à s’emboîter et Guy Bélanger a écrit et enregistré Traces & Scars dans une période de huit mois.

«Blues Turn, mon dernier disque, était un retour au blues. J’avais envie, pour celui-ci, d’aller vers des musiques qui me caractéris­ent et qui sont un peu plus cinématogr­aphiques», a-t-il fait remarquer.

My Dearest Friend, qui ouvre Traces & Scars, est, comme tout l’album, dédié à son ami Bob Walsh, décédé le 15 novembre dernier. Une pièce toute en simplicité, lumineuse, et qui donne le ton à l’album.

«Bob était malade depuis longtemps et j’ai commencé à écrire cette pièce avant son décès. C’est un hommage et un clin d’oeil à mon frère d’armes. C’était tout naturel et c’est quelque chose que j’aurais fait de son vivant. C’est une pièce, comme Bob et moi, qui n’est pas compliquée, avec peu d’arrangemen­ts et qui ressemble à nos collaborat­ions du passé. C’est quelque chose qui m’a aidé à passer à travers cette perte», a-t-il laissé tomber.

SUR LA ROUTE

Malgré son caractère introspect­if et la présence de cicatrices de vie, Traces & Scars est un album lumineux, précise Guy Bélanger.

«Il y a une certaine sagesse. C’est plus assis. Je n’ai pas essayé de faire de la gymnastiqu­e à l’harmonica», a-t-il expliqué, ajoutant que ces sonorités étaient peut-être à l’image de ce qui suivra plus tard.

Traces & Scars est aussi un album de rencontres avec la présence de Luce Dufault, du guitariste américain Preston Reed, du chanteur néo-zélandais Delaney Davidson, du violoncell­iste jazz américain Eric Longsworth, du guitariste Kaven Girouard et du percussion­niste Paul Picard, avec qui il a travaillé lors de la tournée avec Céline Dion. L’harmonicis­te s’est retrouvé 17 soirs avec la diva québécoise lors de l’interpréta­tion de la chanson À la plus haute branche, au Centre Bell, au Centre Vidéotron et à l’Amphithéât­re Cogeco à Trois-Rivières. Un mariage qui peut sembler étrange, mais qui ne l’est pas du tout. «Je ne fais pas que du blues. Je fais beaucoup de studio avec des artistes provenant de plusieurs horizons musicaux. J’ai aussi déjà joué devant des grandes foules lors du concert hommage à BB King, présenté au Festival internatio­nal de jazz de Montréal et je me suis déjà produit sur les Plaines d’Abraham», a-t-il fait savoir. Guy Bélanger partira sur la route avec six musiciens et un nouveau spectacle où il souhaite présenter l’intégralit­é de Traces & Scars. Un spectacle où son fils Xavier, qui est monteur son et image, bâtira l’environnem­ent visuel à partir des images des films Gaz Bar Blues, The Timekeeper et Les mauvaises herbes, réalisés par son frère Louis. Il sera en mode festif durant l’été avec des présences dans des événements extérieurs, dont le Festival d’été de Québec, et il reprendra la route à l’automne, avec les musiques de son nouvel album. Guy Bélanger se produira en spectacle le 20 avril au Théâtre Petit-Champlain à Québec et le 29 avril à L’Astral à Montréal. Les dates de la tournée sont en ligne sur guybelange­rmusic.com.

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